Le bout du tunnel pour l’ACFO de Prescott et Russell

Le Banquet de la Francophonie de Presccott et Russell, un événément organisé par l'ACFO-PR. Archives #ONfr

HAWKESBURY – Confrontée durant les derniers mois à une difficulté de recrutement, l’Association canadienne-française de l’Ontario de Prescott et Russell (ACFO-PR) va mieux. L’organisme porte-parole des francophones dans Glengarry-Prescott-Russell est parvenu à avoir un conseil d’administration complet.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« Depuis début septembre, tous les postes ont été comblés », confirme à #ONfr, la directrice générale, Liette Valade. « L’été a été consacré à aller chercher des gens, faire du recrutement. Nous avons jasé avec beaucoup de gens. »

Lors de sa dernière assemblée générale en juin, l’ACFO-PR n’avait pu élire que trois membres sur son conseil d’administration, l’équivalent d’un manque… de huit personnes.

C’est maintenant Nathalie Lessard qui est en charge de la présidence de l’organisme. Elle succède à Jacques Héroux en poste depuis 2016.

De « l’insouciance » de la part des francophones

Comment dès lors expliquer ces difficultés de recrutement? « Une communauté où l’on est majoritaire, c’est un défi différent », croit Denis Vaillancourt, membre du conseil d’administration de juin 2017 à l’été dernier.

« Les gens n’ont peut-être pas le même besoin de défendre leur langue. Quand tu es à Hakwesbury ou dans d’autres villages, c’est naturel le français, et l’exception, c’est plutôt l’anglais », poursuit l’ancien président de l’Assemblée de la francophone de l’Ontario (AFO), aussi résident de Rockland.

« Des reculs se font, et on ne s’en aperçoit pas », regrette t-il. Au dernier recensement de 2016, l’ensemble des municipalités de Glengarry-Prescott-Russell se maintenaient avec plus de 60 % de francophones, malgré un grignotage progressif en comparaison des années antérieures. Un cas inédit qui fait de l’ACFO-PR la seule à desservir un territoire où les Franco-Ontariens sont encore majoritaires.

 Denis Vaillancourt, membre récent sur le CA de l’ACFO-PR. Archives #ONfr

Président fondateur de l’organisme en 1973, Yves Saint-Denis est peut-être le meilleur observateur de l’histoire de l’organisme. En 45 ans, il s’est même retrouvé à quatre reprises à ce poste de président. « Dans Prescott et Russell, il y’a de l’insouciance du fait que l’on ne soit pas en souffrance. »

Autre point soulevé pour expliquer les difficultés : la grande variété d’organismes présents à Rockland, Casselman, Embrun ou encore Hakwesbury. « Beaucoup de gens sont sollicités », analyse la directrice générale. « Pour nous, ça a été une leçon, et ce manque de recrutement est un fait sur lequel nous devons nous pencher plus sérieusement. »

Des difficultés périodiques

En dépit des difficultés de recrutement, il n’y aurait tout de même pas matière à s’inquiéter selon M. Sant-Denis. « Malgré les creux de vague, et les difficultés, ça dure toujours. Les deux dernières années ont été difficiles, mais ça va repartir! »

Le passionné d’histoire aime se rappeler les débuts de l’organisme en 1973. « À cette époque, on avait 200 membres, même plus les années d’après. Il faut dire aussi que l’ACFO disposait alors d’un meilleur budget. Avec les gouvernements actuels, c’est plus restreint. Récemment, je pense qu’on aurait dû plus solliciter le renouvellement des membres. »

Dans les Comtés unis de Prescott et Russell qu’il surnomme « Le Petit Québec », M. Saint-Denis a un dernier regret. « L’affichage ne reflète définitivement pas qui nous sommes. »