Le Bureau de la traduction, une priorité

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OTTAWA – Une motion conjointe du député libéral Greg Fergus et du porte-parole aux langues officielles pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), François Choquette, lundi 22 février, donne pour mission au comité permanent des langues officielles de se pencher rapidement sur la situation du Bureau de la traduction.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Comme révélé par le quotidien Le Droit en janvier, le Bureau de la traduction traverse une période délicate marquée par la suppression de plusieurs centaines de postes depuis quatre ans, à laquelle devraient s’ajouter de nouvelles compressions d’ici 2017-2018.

La solution de faire appel à la sous-traitance et de mettre en place un nouvel outil de traduction automatique, dès le 1er avril 2016, n’a pas rassuré. À travers la francophonie canadienne, les réactions ont été nombreuses, notamment au Nouveau-Brunswick, où la présidente de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Jeanne d’Arc Gaudet, a tiré la sonnette d’alarme dans les pages du quotidien l’Acadie Nouvelle.

À la Chambre des communes, le député néo-démocrate, François Choquette, a mené la charge pour faire part de son inquiétude. Et lors de la réunion du comité permanent des langues officielles, le 22 février, le sujet était sur toutes les lèvres.

Remplaçant de Mauril Bélanger lundi soir, le député de Hull-Aylmer, Greg Fergus, a rappelé les inquiétudes de ce dernier et, appuyé par M. Choquette, a proposé de mettre à l’ordre du jour des travaux du comité d’étudier rapidement la situation et de proposer des solutions au gouvernement.

« Le comité va examiner la situation et présentera des recommandations au gouvernement. Personnellement, je vais appuyer toutes les initiatives pour accroître les effectifs dans le Bureau de la traduction », a-t-il déclaré à #ONfr.

M. Fergus a évoqué « un délai raisonnable » quant à la remise de ces recommandations, sans se donner un échéancier aussi précis que le 1er avril, et ce même si M. Choquette a répété « l’urgence d’agir ».

« Nous sommes très préoccupés par la situation! Sous le précédent gouvernement conservateur, il y a eu des coupures énormes au sein du personnel du Bureau de la traduction et d’autres s’en viennent. Nous voulons donc savoir quel est le mandat que le nouveau gouvernement veut donner au Bureau de la traduction. L’outil de traduction proposé peut être une aide mais ce n’est en aucun cas un outil de communication. On veut conserver un mandat fort pour le bureau de la traduction et lui donner les moyens nécessaires pour qu’il puisse réaliser sa mission. Il y a des correctifs à faire et il faut les faire rapidement car on ne va pas dans la bonne direction. »

Le comité devrait tenir plusieurs rencontres sur ce sujet qui commenceront dès la semaine prochaine.

Plusieurs autres priorités

Le comité permanent pour les langues officielles qui débute actuellement ses travaux a également ciblé plusieurs autres dossiers qu’il souhaite étudier dans les prochaines semaines.

À l’initiative du député acadien, Darell Samson, le comité s’est engagé à rapidement rencontrer le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, ainsi que le Quebec Community Groups Network (QCGN), qui représente les anglophones du Québec, afin de faire un état des lieux des langues officielles et de mieux connaître la situation des communautés de langues officielles en situation minoritaire (CLOSM).

Parmi les autres dossiers évoqués par le comité : la révision des questions du formulaire long du recensement selon les besoins des CLOSM, l’accès à la justice en français, l’utilisation des langues officielles dans la fonction publique fédérale, la révision de la Loi sur les langues officielles ou encore, la question du bilinguisme de la Constitution canadienne.

Le comité permanent des langues officielles a également voté, sur proposition du député libéral de Sudbury, Paul Lefebvre, une motion félicitant le gouvernement libéral de l’Ontario pour les excuses officielles formulées par la première ministre Kathleen Wynne, la même journée, à la communauté franco-ontarienne pour le Règlement XVII.