Le campus d’Alfred menacé

 

OTTAWA – Le couperet pourrait tomber sur le campus d’Alfred de l’Université de Guelph, seul établissement d’enseignement de technologies agricoles et alimentaires exclusivement francophone de l’Ontario.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Une annonce sur l’avenir du campus satellite doit avoir lieu le mercredi 12 mars, selon ce qu’a appris TFO.

L’Université de Guelph (UdeG) pourrait larguer son campus d’Alfred, ainsi que son campus anglophone de Kemptville, tous deux situés dans l’Est ontarien, pour des raisons financières. Une fusion des deux campus serait aussi envisageable. L’établissement tenterait ainsi d’éponger un important déficit, d’après nos informations.

L’UdeG n’a pas immédiatement réagi aux rumeurs de fermeture ou de fusion de ses deux campus dans l’Est ontarien, le 11 mars.

Le député libéral Grant Crack, de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, où est situé le campus d’Alfred, n’avait pas retourné nos appels en fin d’après-midi.

L’effet d’un électrochoc

La rumeur de fermeture des campus de formation agricole d’Alfred et de Kemptville a eu l’effet d’un électrochoc dans l’Est ontarien.

L’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) s’est dit prête à mettre sur pied une cellule de crise, si nécessaire.

« C’est une rumeur extrêmement inquiétante », a partagé Simon Durand, directeur général de l’UCFO. « Ce serait un dur coup pour notre relève. Il s’agirait d’une grosse perte. Nous ne pouvons pas nous permettre ça. Il faut préserver le campus d’Alfred à tout prix ».

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui milite pour une gouvernance francophone au niveau postsecondaire, s’est aussi dit inquiété par la possible disparition de la première et seule maison de formation agricole francophone dans la province.

L’Assemblée de francophonie de l’Ontario (AFO) a promis de suivre le dossier du campus d’Alfred « avec beaucoup d’attention », dans l’attente d’une annonce officielle de l’UdeG.

Le gouvernement interpellé

L’opposition progressiste-conservatrice à Queen’s Park a demandé l’intervention du gouvernement libéral pour empêcher la fermeture des campus d’Alfred et de Kemptville de l’UdeG.

« Nos jeunes agriculteurs ont besoin des campus d’Alfred et de Kemptville pour apprendre leur métier. S’ils n’ont plus accès à de tels établissements, ils devront s’expatrier dans le sud-ouest de la province, au campus principal de l’UdeG, ou au Québec. Nous risquons de perdre gros, ici, dans l’Est ontarien », a dénoncé la députée progressiste-conservatrice Lisa MacLeod, jointe par TFO.

Le campus d’Alfred songeait récemment à obtenir une désignation en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario.