Le cinéma francophone à l’honneur partout en Ontario

Scène du film Koromousso (grande soeur) des Franco-Ontariens Habibata Ouarme et Jim Donovan, qui sera projeté au Human Rights Watch Film Festival à Toronto. Crédit image: ONF

Les cinéphiles francophones de l’Ontario auront de quoi se mettre sous la dent dans les prochaines semaines. Que ce soit dans le cadre du Mois de la Francophonie ou de festivals bilingues et même anglophones, plusieurs projections sont organisées dans différentes régions de la province. Voici quelques façons de consommer le septième art en français ces jours-ci.

Des films canadiens à Kingston 

Le Kingston Canadian Film Festival se déroule jusqu’à dimanche. Il s’agit du plus gros festival dédié aux films canadiens. Plusieurs films en français seront présentés avec des sous-titres en anglais. Les représentations de Viking, de Stéphane Lafleur et de Rosie, le film trilingue (anglais, français et cri) de Gail Maurice affichent déjà complet.

Il est tout de même possible de se procurer des billets pour Au nord d’Albany de Marianne Farley, Norbourg de Maxime Giroux, The Family of the Forest de Laura Rietveld et Falcon Lake, le premier long-métrage de Charlotte LeBon. Le festival offre également une sélection de courts-métrages.

L’ONF aux Rendez-vous de la francophonie

L’Office national du film (ONF) renouvelle son partenariat avec les Rendez-vous de la francophonie (RVF) pour une 18e année. Six programmes clés en main ont été préparés pour que les salles et organismes puissent organiser des projections à travers le pays. Le thème de l’identité et des luttes francophones au Canada relie plusieurs des courts et longs-métrages sélectionnés.

Parmi eux, on retrouve L’Ordre secret de l’acadien Phil Comeau. Sur son lit de mort, le père du réalisateur lui a avoué avoir fait partie d’une société secrète franco-canadienne, qui tirait bien des ficelles en catimini afin d’imposer des francophones dans tous les pans de la société.

Deux hommes discutent à l'extérieur. À gauche, un vieil homme tient sa canne d'une main et lève l'autre vers son interlocuteur, en pleine explication. L'homme de gauche est l'ancien membre de l'Ordre de Jacques-Cartier, Guy Richard. À droite, le réalisateur Phil Comeau l'écoute raconter son histoire.
Dans L’Ordre secret, Phil Comeau rencontre d’anciens membres de l’Ordre de Jacques-Cartier, dont Guy Richard. Crédit image : ONF

C’est après cinq ans de travail acharné que Phil Comeau peut enfin lever le voile sur l’Ordre de Jacques-Cartier, que ses membres surnommaient la patente. Les langues furent difficiles à délier, mais le film a ravivé la fierté de ces bâtisseurs de l’ombre. Quelques anciens membres franco-ontariens de l’ordre de Jacques-Cartier étaient d’ailleurs présents lors d’une représentation à Orléans le 1er mars, dont la seule femme connue à avoir fait partie de la patente, Marthe Caron.

Assez French, le film de la porte-parole fransaskoise des RVF, Alexis Normand, est également présenté lors des projections de l’ONF.

Ciné-franco en famille

Le festival torontois, dont l’événement principal se déroule en novembre, offre d’autres volets à sa programmation au cours de l’année. La deuxième partie du volet famille se déroulera du 10 au 12 mars. Il est possible de louer des films francophones à écouter en famille dans le confort de notre foyer. C’est l’occasion de visionner Rosie, le film de Gail Maurice qui fait salle comble à Kingston.

Elsa Zylberstein campe le rôle de Simone Veil dans le film Simone, le voyage du siècle. Crédit image : Cinéfranco

Cinéfranco offre également des films en salle lors du mois de la francophonie. La journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, sera l’occasion de visionner Simone, le voyage du siècle. Le film d’Olivier Dahan raconte la vie de Simone Veil qui fut entre autres la première présidente du parlement européen.

Le volet jeunesse / écoles de Cinéfranco se déroule aussi jusqu’au 6 mars.

Le « Festival des festivals » dans la capitale

La troisième édition du Festival international du film d’Ottawa (IFFO) aura lieu du 8 au 19 mars. Il s’agit d’une initiative de l’Institut canadien du film, qui ne nous promet rien de moins que « le meilleur du circuit mondial de festivals du film ». On y présente des films qui ont remporté des prix à travers le monde. Par exemple, le film français Retour à Séoul s’est illustré dans pas moins de neuf festivals à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique. Chaque séance est précédée d’un court-métrage canadien, dont plusieurs sont francophones. Tous les films sont présentés dans leur langue originale, avec des sous-titres anglais.

L’artiste visuelle Park Ji-min ne pensait jamais devenir actrice, jusqu’à ce qu’un ami commun lui présente le réalisateur Davy Chou. Son talent naturel est révélé dans Retour à Séoul

L’IFFO présentera aussi des longs-métrages restaurés, dont When the Night is Falling, un film de Patricia Rozema qui mettait en vedette la Québécoise Pascale Bussières en 1995.

Réfléchir aux droits de la personne à Toronto

Le Toronto Human Rights Watch Film Festival aura lieu en salle du 8 au 12 mars et en ligne du 13 au 19 mars. Le français résonnera aux côtés de l’anglais, mais aussi de l’igbo, du bambara et du pidgin dans le film nigérien No U-turn. De plus, les Franco-Ontariens Habibata Ouarme et Jim Donovan présenteront leur film Koromousso – Grande sœur, qui explore le dur sujet des mutilations génitales féminines.

Dans Koromousso, un groupe de Canadiennes d’origine africaine brisent les tabous avec « sincérité, humour et courage ». Crédit image : ONF

Un festival en recrutement à Hamilton

Le Centre francophone Hamilton (CFH) s’est associé au Hamilton Black Film Festival (HBFF), qui aura lieu du 26 au 30 mai. La directrice générale du CFH, Julie Jardel, nous a expliqué par courriel vouloir « promouvoir l’initiative auprès de la communauté francophone pour s’assurer que les participants au festival soient représentatifs de la diversité hamiltonienne, au niveau des origines ethnoculturelles et des langues parlées ».

Elle espère vivement que des réalisateurs et producteurs francophones soumettent des films au jury. Le but du HBFF est de « créer un espace de conversation sur la représentation des noir.e.s et personnes de couleur dans l’industrie cinématographique », selon le communiqué de lancement. La période d’inscription se déroule jusqu’au 25 mars.