Le Collège Boréal confirme la disparition de 11 programmes

Le Collège Boréal, à Sudbury. Crédit image: Archives 1ONfr

SUDBURY – Onze programmes d’étude du Collège Boréal n’accueilleront plus de nouveaux étudiants en septembre 2018. Danielle Talbot-Larivière, première vice-présidente aux services corporatifs, confirme l’information divulguée dans la lettre du président du Collège, Daniel Giroux, qui a fait l’objet d’une fuite tôt ce matin.

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

Ces coupures donnent suite à l’évaluation annuelle des programmes dans le cadre de la préparation budgétaire.

« Cette année, nous nous sommes basés sur cinq critères », explique Mme Talbot-Larivière. « Le taux d’inscription, le taux de rétention, la rentabilité des programmes, le taux d’employabilité régional vis-à-vis la moyenne provinciale et l’unicité des programmes. »

Selon le témoignage de la première vice-présidente, les programmes ciblés comptaient entre trois et six étudiants par année d’étude. « Les gens ne s’intéressent simplement pas à ces programmes. Si, dans le futur, nous constatons un renouveau d’intérêt, il est toujours possible de les réanimer. »


Les programmes coupés* :

À Sudbury :

Techniques des véhicules automobiles
Techniques du génie chimique
Technologie du génie chimique
Techniques mécaniques – fabrication de prototypes et usinage

À Timmins :

Pratique de l’électricité et Techniques du génie électrique

À Sudbury et Timmins :

Arts culinaires
Gestion culinaire

À Toronto :

Techniques du génie civil à Toronto

À Sudbury et Toronto :

Soins dentaires
Techniques pharmaceutiques

À Hearst, Kapuskasing, Nipissing et Windsor :

Soins infirmiers auxiliaires

*Source : Radio-Canada, confirmé par Danielle Talbot-Larivière, première vice-présidente aux services corporatifs


Elle affirme cependant que les tendances d’inscription étaient une préoccupation secondaire.

« D’abord et avant tout, on veut s’assurer que nos étudiants auront un emploi après l’obtention de leur diplôme. Des programmes coupés, seul le programme en techniques du génie électrique, à Timmins, avait un taux d’employabilité satisfaisant. Mais il ne comptait pas assez d’inscriptions. Les étudiants qui souhaitent se lancer dans le domaine en 2018-2019 pourront donc se joindre à la cohorte sudburoise. »

 

Six nouveaux programmes

Lors de l’évaluation annuelle, la direction du Collège a aussi identifié des secteurs où la demande de main-d’œuvre est en pleine croissance. Six nouveaux programmes d’étude verront donc le jour en 2019.


Nouveaux programmes 2019-2020 :

À Sudbury :

Techniques de plomberie
Interventions correctionnelles avancées pour populations complexes*

À Timmins :

Techniques des véhicules à moteur – camions et autobus

À distance :

Techniques en administration des affaires, à distance
Gérontologie interdisciplinaire – postdiplôme
Administration et services à l’enfance ­– postdiplôme

*Au moment de publier cet article, ce programme ne figurait pas encore sur le site web du Collège Boréal


 

Des professeurs dans les limbes

Les coupures auront un impact sur le personnel enseignant du Collège.

« Puisque nous continuons d’offrir les cours de deuxième et troisième année, il n’y aura pas de réduction immédiate du personnel à temps plein », maintient Mme Talbot-Larivière. Pour l’année 2018-2019, le Collège fera toutefois appel à moins d’enseignants à temps partiel.

Le représentant syndical du Collège Boréal à Sudbury, David Fasciano, souligne que la direction a entamé des négociations syndicales pour déterminer le sort des six professeurs du campus sudburois affectés.

« Il est impossible de dire pour l’instant s’ils seront mis à pied ou réaffectés », remarque M. Fasciano.

« Il y a un processus afin d’évaluer leurs compétences et leurs acquis afin de déterminer s’ils peuvent enseigner dans d’autres programmes », confirme la vice-présidente.

Ce constat offre peu de consolation aux professeurs des campus à Toronto, Hearst, Kapuskasing, Nipissing et Windsor, où les programmes suspendus ne seront pas remplacés.

Mme Talbot-Larivière convient aussi qu’il est peu probable que les professeurs en gestion culinaire, en techniques pharmaceutiques ou en soins dentaires trouvent un emploi dans les nouveaux programmes d’études.

 

Les subventions provinciales insuffisantes

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Mitzie Hunter, assure que la décision de couper les cours revient au Collège Boréal. Mme Hunter espère que les employés touchés par les compressions recevront des compensations en fonction de leur convention collective.

« Nous voulons travailler avec eux pour faire face à leur défi financier », a affirmé son équipe, par courriel, à #ONfr.

Mme Hunter a reconnu l’importance de ces programmes pour les communautés francophones du Nord de l’Ontario et a assuré que le gouvernement serait présent pour aider à développer l’enseignement postsecondaire en français en Ontario.

Mme Talbot-Larivière souligne cependant que l’éducation supérieure en Ontario est la moins subventionnée du pays. « C’est sûr que ça a un impact sur notre offre de programmes. Si nous avions plus de fonds, nous aurions peut-être pris d’autres décisions. »

 

Article écrit avec la collaboration de Jean-François Morissette