Le Comité français de Toronto patiente encore

L'hôtel de ville de Toronto

TORONTO – Cinq mois après son rétablissement, le Comité français de la Ville de Toronto n’a pas encore tenu une réunion.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

« Il y a eu quelques retards et des lenteurs dans le processus », confie à #ONfr Gilles Marchildon, le président de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) à Toronto. « On pense néanmoins que tout sera prêt pour une première rencontre en septembre. »

Le conseil municipal n’a pas encore entériné les représentants des cinq associations francophones incluant l’ACFO devant siéger sur le groupe au côté du président, lequel doit justement être un élu de Toronto.

En mars dernier, c’est l’ancien maire adjoint Norm Kelly qui avait été choisi pour cette mission. La nomination de cet unilingue anglophone n’avait pas soulevé de vagues. Et pour cause : seul le maire John Tory peut converser dans la langue de Molière autour de la table municipale.

« Ce n’est peut-être pas l’idéal d’avoir un président incapable de parler français, mais je préfère quelqu’un comme M. Kelly dédié à la cause qu’une personne davantage passive », argumente M. Marchildon, pressenti au passage pour devenir le coprésident du groupe.

C’est donc ce dernier qui agira à la fois à titre de traducteur pour M. Kelly et meneur de réunion.

Le président de l’ancien comité sous le mandat du maire Rob Ford, Peter Milczyn, s’exprimait bien en français. Mais il a été élu à Queen’s Park sous la bannière libérale lors des dernières élections provinciales.

Dissous en 2011 peu après l’arrivée de Rob Ford à la tête de la plus grande ville au pays, le Comité français avait finalement été remis sur pied de manière temporaire à l’automne 2013 après que le conseil municipal eut retiré au maire la majorité de ses pouvoirs dans le foulée de plusieurs scandales personnels. Les élections municipales de 2014 avaient marqué sa dissolution.

 

Défis

Si le rôle du groupe se limite à des recommandations, quelques chevaux de bataille ont en tout cas été fixés. Tout d’abord, faciliter l’obtention de permis pour les constructions et agrandissements des écoles de langue française à Toronto. « Les établissements desservent un territoire de plus en plus grand », estime M. Marchildon.

Une traduction plus accrue des documents municipaux est également dans la mire de l’ACFO. « Ça serait essentiellement des documents sur le marketing et la santé. »

À la différence d’Ottawa, la traduction en français à la Ville de Toronto ne demeure pas régie par une politique de bilinguisme, mais s’effectue à titre de service comme les autres langues minoritaires.

Quelque 32 000 francophones résideraient à Toronto, selon le dernier recensement de Statistique Canada en 2011. L’équivalent de 1,3% de la population de la Ville-Reine. Un chiffre qui grimpe à 63 000 pour l’ensemble de la grande région métropolitaine de Toronto. Un Franco-Torontois sur trois est issu des minorités visibles.