Le fédéral renouvelle un programme pour aider les immigrants avant leur arrivée

Le ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, Ahmed Hussen (au centre), entouré de la députée d'Ottawa-Vanier, Mona Fortier (à gauche) et de la présidente-directrice générale de Collèges et Instituts Canada, Denise Amyot (à droite). Crédit image: Benjamin Vachet

OTTAWA – Le ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), Ahmed Hussen a annoncé, ce mardi, que Collèges et instituts Canada (CIC) fera partie des 16 fournisseurs de services d’établissement avant l’arrivée. Un programme dont bénéficieront aussi les candidats francophones.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Elsa Sumido est arrivée au Canada des Philippines, avec sa famille, en 2008. Dix ans plus tard, elle et son mari occupent des emplois qualifiés et ses trois enfants ont fini leurs études.

« Nous avions choisi le Canada pour donner un futur et une qualité de vie à nos enfants. On a reçu une formation d’une journée avant de partir qui nous a permis de développer un plan d’action et d’avoir les outils pour rebâtir notre carrière professionnelle et notre vie au Canada. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ce programme », soutient-elle.

Et elle ne serait pas la seule à en avoir bénéficié, selon les chiffres avancés. Bien que l’ancienne version comportait des lacunes, le programme des services d’établissement avant l’arrivée a permis, depuis sa création en 2007, d’aider 48 000 nouveaux arrivants, dont 81 % ont obtenu un emploi dans les six premiers mois suivant leur arrivée.

« Ce programme permet un meilleur accueil des nouveaux arrivants et accélère leur intégration », explique la présidente-directrice générale de Collèges et Instituts Canada (CIC), Denise Amyot.

Déjà fournisseur de ce service par le passé, CIC a vu son mandat renouvelé. L’organisme recevra 18,4 millions de l’enveloppe globale de 113 millions de dollars jusqu’en 2023, qui sera répartie entre les 16 fournisseurs désignés. Ces prestataires, recommandés par IRCC aux candidats à l’immigration une fois que leur dossier est accepté, fournissent, en personne ou en ligne, des renseignements et du soutien en matière d’établissement, comme par exemple comment se préparer à la recherche d’un emploi.

« Ce programme fonctionne, même s’il aurait pu être mieux délivré. Nous l’avons entendu de ceux qui en ont bénéficié. Notre objectif, c’est que les nouveaux arrivants puissent travailler le plus tôt possible », explique le ministre Ahmed Hussen.

Volet francophone

Afin d’améliorer la prestation de ces services en français, peu visibles jusqu’ici, le ministre Hussen avait annoncé, en novembre dernier, que le collège La Cité recevrait 11 millions de dollars sur cinq ans pour développer un modèle de guichet unique.

Avec quatre organismes partenaires sur le terrain (Actions interculturelles de développement et d’éducation, au Québec, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique et la Société de la francophonie manitobaine), La Cité offrira de l’aide, notamment en ligne, aux immigrants et immigrantes avant même qu’ils quittent leur pays d’origine, afin de mieux les informer sur les communautés francophones et acadiennes, les services qui y existent et les réalités qu’ils y trouveront. Une manière d’offrir un service « par et pour », tel que demandé par les intervenants francophones en immigration depuis de nombreuses années.

Par ailleurs, un projet pilote de services en personne en français doit être lancé au Maroc. Ces mesures annoncées à l’automne visent accroître la proportion d’immigrants francophones hors Québec, avec une cible de 4,4 % de tous les immigrants d’ici 2023.


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