Le gouvernement Ford approuve une nouvelle école francophone

Une salle de classe. Crédit image: Thinkstock

PARRY SOUND – Malgré un contexte d’incertitude et de compressions budgétaires, le gouvernement Ford a autorisé la création d’une nouvelle école francophone à Parry Sound. Les acteurs francophones de la région exigeaient une telle école depuis plusieurs années pour répondre aux besoins de dizaines de jeunes de la maternelle à la 8e année.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

L’École élémentaire publique de la région de Parry Sound a obtenu son numéro d’identification à la fin du mois de décembre, annonce aujourd’hui le Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario (CSPNE).

« Ça arrive malgré certaines coupures et dans le contexte où le gouvernement ne cache pas qu’il y en aura probablement plus. Mais tous les enfants ont droit à une éducation, incluant les jeunes francophones. Et c’est une région où il n’y avait pas d’école française, ni publique, ni catholique. Le gouvernement ne pouvait pas refuser notre projet, car il ne pouvait pas refuser aux enfants de recevoir de l’éducation dans leur langue. C’est un droit constitutionnel », affirme Simon Fecteau, directeur de l’éducation du CSPNE.

« On aurait pu nous rendre la vie plus difficile. On est content de s’être fait accorder le projet sans devoir mener une lutte. Le gouvernement a reconnu les besoins et c’est un gain pour les francophones de Perry Sound », se réjouit-il.

Pas de bâtiment

Si le gouvernement donne son aval au projet, la province n’accorde cependant aucune enveloppe pour la construction d’un bâtiment. Quoi qu’il en soit, les premiers élèves seront accueillis dès septembre 2019, assure M. Fecteau.

« La première étape est d’avoir la permission d’offrir des programmes. Au départ, on va louer des locaux à quelque part, ensuite on verra si des écoles sont disponibles pour les acheter ou encore nous demanderons des fonds. Mais l’argent pour un nouveau bâtiment ne faisait pas partie de notre demande », précise-t-il.

Il faut cependant le dire : le gouvernement Ford s’engage aussi sur le plan financier pour la naissance du projet. « Ça vient avec des fonds pour embaucher une direction d’école, un secrétariat et chaque élève inscrit rapporte un montant de base », explique-t-il, soutenant qu’il prévoit l’embauche d’au moins deux ou trois enseignants.

De 20 à 30 élèves

Au départ, l’école pourrait accueillir environ 20 à 30 élèves. Cela suppose que certaines classes comporteront des enfants avec différents âges. « On risque d’avoir une approche un peu différente. On ne peut pas s’imaginer des combinaisons d’élèves dans une même classe pour différents niveaux. On amène les élèves à travailler ensemble sur des projets avec un but commun, tout en ayant leurs propres objectifs d’apprentissage », explique le directeur de l’éducation du CSPNE.

Comme dans bien des communautés, le conseil scolaire espère que l’école deviendra une agora pour les francophones et francophiles de cette région, où l’on trouve bien peu de services en français.

Fait à noter, la création de cette nouvelle école découle d’une simple lettre de parents. « On a reçu une lettre de deux parents, il y a trois ans, dans laquelle ils demandaient l’ouverture d’une école. On a alors entamé des démarches, on a fait une étude de faisabilité. Les données ont prouvé un intérêt et en juin 2018, on a fait des demandes au gouvernement », explique M. Fecteau.

Qui a le droit de fréquenter une école de langue française en Ontario?

  • Un enfant dont un parent a le français comme première langue
  • Un enfant dont un parent a fréquenté une école de langue française
  • Un enfant dont le frère ou la sœur a fréquenté une école de langue française

« Sachez que si votre enfant ne répond pas à ces critères, vous pouvez vous présenter devant un comité d’admission tel que le stipule la Loi sur l’éducation en Ontario. Une évaluation déterminera si votre enfant comprend, parle, lit et écrit le français en fonction de son âge et de son niveau de scolarité. L’enfant n’a pas à être francophone, mais doit cependant recevoir l’appui et l’encouragement de sa famille et de l’équipe scolaire pour lui permettre d’apprendre la langue et d’adopter la culture », explique le CSPNE.