Le NPD dévoile son programme… libéral

La chef néo-démocrate Andrea Horwath a présenté son programme électoral devant une foule de militants, à l’Université de Toronto, le 22 mai.

TORONTO – C’est presque un programme libéral qu’a dévoilé le Nouveau Parti démocratique (NPD) d’Andrea Horwath, le jeudi 22 mai, trois semaines après avoir forcé le déclenchement d’élections hâtives en Ontario.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

À part quelques nouvelles promesses, comme le gel des droits de scolarité et la fin des intérêts sur les prêts étudiants, la formation joue essentiellement sur les mêmes tableaux que le gouvernement sortant de Kathleen Wynne dans son document de campagne d’à peine une dizaine de pages.

« Je crois que les Ontariens ont un choix à faire. Je crois que les Ontariens en ont assez de ce gouvernement libéral, de son gaspillage et de ses scandales. Et les Ontariens doivent savoir que ce n’est pas inévitable d’avoir un gouvernement qui ne les respecte pas de la sorte », a scandé Mme Horwath lors d’un point de presse à Toronto, peu après le dévoilement de son programme.

Cette notion de « respect pour les contribuables », Mme Horwath l’a aussi martelée à plusieurs occasions tout au long de la présentation de son plan devant une foule de militants, à l’Université de Toronto.

Transports

Le NPD avait déjà donné quelques aperçus de son programme, depuis le début de la campagne. On savait, par exemple, que la formation allait promettre la création d’un ministère de l’Épargne, avec le mandat de sabrer 600 millions $ dans l’appareil gouvernemental. Et des crédits d’impôts aux entreprises allant jusqu’à 5000$ pour chaque nouvel emploi créé.

Au chapitre des transports, le clan Horwath promet la création d’un fonds dédié de 29 milliards $ sur 10 ans. C’est, en somme, ce que promettent déjà les troupes de Mme Wynne.

La promesse de réduire les primes d’assurance-automobile de 15% revient aussi sur la table, et ce, après que les libéraux se soient engagés à atteindre cet objectif et qu’ils aient même rapporté une baisse d’environ 6%.

Quelques faits saillants du plan néo-démocrate :

– La création d’un ministère de l’Épargne, avec le mandat de sabrer 600 millions $ dans l’appareil gouvernemental, et jusqu’à 2 milliards $ en mettant fin aux publicités partisanes et aux échappatoires fiscales.

– Une réduction des impôts des petites entreprises.

– L’élimination de la portion provinciale de la taxe de vente harmonisée (TVH), soit 8%, des factures d’électricité.

– La fusion de quatre des cinq agences provinciales de production et de distribution d’électricité.

– L’imposition d’un plafond sur les salaires des hauts dirigeants de la fonction publique provinciale.

– Une réduction de moitié des temps d’attente dans les urgences grâce à l’embauche de 250 infirmières et l’ouverture de 50 nouvelles cliniques de santé familiale ouvertes en tout temps.

– La création d’un fonds de 60 millions $ par année pour garder ouvertes des écoles sous-peuplées dans des communautés où ces bâtiments sont considérés comme un centre d’activités important.

Le NPD aurait, par ailleurs, repris un peu de poil de la bête dans les intentions de vote, selon un nouveau sondage Ipsos-Reid, paru le 22 mai. La formation d’Andrea Horwath attirerait 28% des électeurs, soit 4% de plus que lors du dernier coup de sonde de la même firme, au début de la campagne.

Les progressistes-conservateurs de Tim Hudak obtiendraient 35% des voix et les libéraux de Mme Wynne, 31%, selon ce même sondage.

L’Ontario se rendra aux urnes, le 12 juin.