Le NPD réclame un référendum sur Hydro One

Quelques centaines de manifestants de milieu syndical de l’Ontario ont fait savoir à leur tour qu’ils s’opposaient à la privatisation d’Hydro One devant l’Assemblée législative, le 28 mai.

TORONTO – Les néo-démocrates de l’Ontario ont demandé la tenue d’un référendum sur la privatisation de la société de distribution et de transmission d’électricité Hydro One alors que sur la pelouse de l’Assemblée législative, quelques centaines de manifestants réclamaient l’abandon du projet, le jeudi 28 mai.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

« Les Ontariens ont le droit de donner leur opinion sur cette vente », a déclaré la chef néo-démocrate Andrea Horwath devant la presse parlementaire. « C’est aux Ontariens de déterminer le futur d’Hydro One. C’est à eux que cette société appartient. Pas au gouvernement. »

La leader de la deuxième opposition à Queen’s Park a déposé un projet de loi privé réclamant la tenue d’un référendum sur la vente du fournisseur provincial d’électricité, le 28 mai.

« Les libéraux de Kathleen Wynne n’ont absolument aucun mandat de vendre Hydro One », a martelé Mme Horwath. « Le gouvernement aurait dû obtenir ce mandat lors des dernières élections. Il s’agit d’un bien public. C’est inconcevable que ce bien soit simplement vendu par ce gouvernement, ou n’importe quel autre gouvernement, sans un mandat des gens à qui il appartient. »

 

« Nous allons le regretter »

La chef du NPD ontarien a cité d’autres provinces canadiennes, notamment le Manitoba, où le gouvernement de l’endroit n’a pas le droit de privatiser un bien public sans passer par un référendum.

« Un référendum va coûter un peu d’argent maintenant. Mais cette privatisation d’Hydro One va nous coûter cher pour toujours en tant que province, en tant qu’individus et en tant qu’entreprises », a insisté Mme Horwath. « Nous allons le regretter pour toujours. Et nous allons en payer le prix pour toujours. »

Le gouvernement libéral à Queen’s Park a balayé du revers de la main l’idée d’un référendum sur l’avenir d’Hydro One, le 28 mai.

« Ces accusations sont fallacieuses », a réagi Bob Chiarelli, ministre de l’Énergie, à la période de questions. « C’était (dans) notre budget que nous avions déposé avant les dernières élections et sur lequel nous avons fait campagne. Ce même budget a été déposé avant et après les élections. La population de l’Ontario et la chef de la deuxième opposition savaient exactement ce que nous voulions faire ».

La troupe de Kathleen Wynne souhaite vendre jusqu’à 60% d’Hydro One pour dégager une somme de 4 milliards $ qui serait ensuite réinvestie dans l’infrastructure de la province.

Quelques centaines de manifestants du milieu syndical de l’Ontario ont fait connaître à leur tour leur opposition à la privatisation d’Hydro One devant l’Assemblée législative, le 28 mai.

« Ce réseau d’électricité que nous avons aujourd’hui a été bâti et payé par nos arrière-grands-parents et nos grands-parents. Les libéraux n’ont aucun droit de le vendre », a scandé Fred Hahn, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) pour l’Ontario, chaudement applaudi par les manifestants. « Ce réseau est à nous. Et il n’est pas à vendre », a-t-il ajouté.