Amélie Hien, première femme noire à recevoir le prix de la francophonie de l’ACFO de Sudbury

Amélie Hien est la 40e personnalité à recevoir le Prix de la francophonie de l'ACFO de Sudbury. Capture image Youtube.

SUDBURY – L’Association canadienne-française de l’Ontario du Grand Sudbury (ACFO de Sudbury) vient de dévoiler le récipiendaire du 40e Prix de la francophonie, en marge des célébrations de la journée de la francophonie. Il s’agit de la professeure et ancienne directrice du département d’études françaises de l’Université Laurentienne, Amélie Hien, qui marque une page de l’histoire en devenant la première personne et femme noire à recevoir ce prix.

Celle qui est originaire du Burkina Faso s’est vue remettre le Prix de la francophonie 2022 au cours d’une cérémonie en direct diffusée sur la page Facebook de l’ACFO ce dimanche matin.

« Les mots me manquent pour vous témoigner toute ma gratitude, je suis vraiment très touchée et honorée de recevoir ce prix », s’est-elle exprimée au début de son allocution.

Amélie Hien est non seulement la première femme noire mais aussi la première personne issue de la diversité à recevoir cette distinction historique : « en étant la première personne issue de l’immigration à obtenir ce prix c’est une lourde responsabilité pour moi parce-que je me suis demandé sur le coup, ce que j’avais fait pour mériter ce prix » a-t-elle confié en entrevevue.

La professeure a tenu à lancer un message aux nouveaux arrivants : « Vous pouvez tous et toutes, à la hauteur de vos moyens et capacités, contribuer à la vitalité socio-culturelle et au développement économique de votre communauté. »

Elle a terminé son discours en invitant à « considérer la diversité comme étant une richesse et non comme une barrière qui empêche de travailler et de vivre ensemble ».

« Nous osons espérer que ce prix nous permet d’inspirer la relève », a déclaré de son côté la directrice générale de l’ACFO du grand Sudbury, Joanne Gervais dans un communiqué.

Un riche parcours

Arrivée en 2005 à Sudbury, Amélie Hien a enseigné la linguistique à l’Université Laurentienne jusqu’à la suppression du programme en lien avec la crise ayant secoué l’établissement en 2021.

Elle en a profité pour dénoncer la coupe des programmes comme étant « une décision dévastatrice » et incité au transfert de la totalité des programmes de la Laurentienne vers l’Université de Sudbury y compris ceux concernés par les coupes dans son discours.

Amélie Hien s’est également impliquée dans de nombreux comités de la ville tels que la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française et le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury, le Conseil consultatif de la Communauté francophone accueillante de Sudbury, et le Conseil d’administration du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury entre autres.

Habituée des reconnaissances, la professeure émérite fut auparavant nommée parmi les 25 personnalités noires franco-ontariennes en 2019 et classée parmi les « 25 Étoiles du Nord » en 2020, mérite décerné à des Franco-Ontariens qui inspirent par leur travail, leur bénévolat et leur passion pour le patrimoine franco-ontarien.

En janvier dernier, elle est devenue conseillère scolaire dans le Grand Sudbury (quartiers 1 et 4), avant d’accéder en mars au poste de directrice de l’École internationale de français de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« Son départ a laissé un grand vide dans notre communauté », a indiqué Lyse Lamothe, présidente de l’ACFO qui a animé la séance en ligne.

Un prix prestigieux

Anciennement connu sous le titre de Prix de la personnalité de l’année de l’ACFO du grand Sudbury, le Prix de la francophonie de l’ACFO du grand Sudbury récompense une personne franco-ontarienne habitant la région du grand Sudbury « qui a démontré sa capacité et son dévouement à développer et faire épanouir la communauté franco-ontarienne par le biais de son travail et de son engagement communautaire. »

Remis depuis 1983, le Prix a souligné la contribution de plusieurs grandes personnalités clés de la ville du Nickel comme l’historien et co-créateur du drapeau franco-ontarien Gaétan Gervais en 1985, l’ex-député fédéral et actuel candidat à la course municipale de Sudbury Paul Lefebvre en 2012 ou, plus récemment en 2021, l’ancien président du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario et actuel président du Conseil des régents de l’Université de Sudbury, Pierre Riopel.