Le RPFO lance un cri d’alarme à Windsor

Les archives demeurent une valeur importante pour le patrimoine franco-ontarien.

WINDSOR – Les temps sont difficiles pour la Pionnière du Sud-ouest, ancienne Société généalogique francophone, de Windsor-Essex. L’organisme propriétaire, le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO), n’a pas les reins assez solides pour assurer seul l’existence du lieu. 

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

Le centre de documentation, hébergeant une collection de plus de 5 000 livres de recherche, doit déménager ses ouvrages dans son nouveau local au centre Maryvale, situé dans l’ouest de Windsor.

Problème : le coût du déménagement est estimé à 5 000$. Le RPFO ne possède pas les « fonds nécessaires » pour l’assurer, ce qui pourrait provoquer l’entreposage des livres dans un endroit non accessible au public.

« Nous sommes obligés de lancer un cri de cœur afin que l’on nous vienne en aide. Nous devons déménager l’équivalent de deux salles à manger », déplore Soukaïna Boutiyeb, la directrice générale du RPFO.

L’organisme provincial responsable de la mise en valeur de l’histoire du patrimoine de l’Ontario français avait déjà lutté pour replacer la Pionnière du Sud-ouest au centre Maryvale. Le tout après la vente du bâtiment dont elle était locataire.

« Le nouvel emplacement au centre Maryvale représente heureusement une modique somme », explique M. Boutiyeb. « Entre les coûts d’hébergement, la communauté qui demande toujours plus, et l’organisation de différentes activités et partenariats, le RPFO a du mal à tout financer. »

 

Subventions

Le RPFO, né de la fusion en 2011 du Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien (ROPFO) et de la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie (SFOHG), reste « très dépendant » des subventions. À savoir une enveloppe annuelle de 35000$ de Patrimoine canadien et 64000$ du ministère provincial du Tourisme, de la Culture et du Sport.

L’organisme doit entre autres assurer la gestion financière de quatre autres centres de documentations en Ontario, à Longlac, Welland, North Bay et Hearst.

« Ce problème de subventions concerne certes la généalogie, mais plus largement le patrimoine franco-ontarien », analyse l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, Michel Prévost. « Il y a de plus en plus de besoins et de moins en moins de subventions gouvernementales. Les différents paliers politiques se renvoient la balle. »