« Le sport est un complément à l’éducation »

Le président de l'AFO, Denis Vaillancourt.

OTTAWA – Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CÉPEO) engrange des appuis dans le conflit l’opposant à l’Ontario Federation of School Athletic Association (OFSAA), régissant le sport interscolaire et les compétitions.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierroz

En entrevue à #ONfr, le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO) Denis Vaillancourt appuie en tout cas la démarche : « C’est un dossier que l’on suit depuis longtemps. Le sport est un complément à l’éducation. »

La CÉPEO a annoncé, le mercredi 4 mars, vouloir poursuivre la province devant les tribunaux, après qu’une médiation ait finalement échoué la veille avec le ministère de l’Éducation.

Principale pierre d’achoppement? L’obligation pour les élèves ontariens inscrits de résider sur le territoire de leur école s’ils veulent participer aux compétitions.

Une résultante du règlement très controversé mis en place par l’OFSAA en septembre 2012 et limitant du coup l’admissibilité des élèves à leurs activités athlétiques.

Risque d’assimilation

Plus encore, le CÉPEO, soutenu par l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), estime que la directive « discriminatoire » demeure contraire à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés garantissant le droit à l’instruction dans la langue de la minorité.

En octobre dernier, le conseil scolaire avait pour la première fois fait part de son intention de porter le dossier devant la Cour supérieure de l’Ontario.

« Si les élèves ont le sentiment qu’ils ne pourront pas compétitionner au niveau provincial, ils vont alors se tourner vers les écoles anglophones. On va dès lors vers une masse critique anglophone plus forte et donc une assimilation », analyse M. Vaillancourt.

« L’école Riel, spécialisée dans les programmes sport-études, a été très touchée par ce règlement », estime quant à lui Denis Chartrand, président du CÉPEO, mais également vice-président de l’ACÉPO. « En septième année en programme sport-études à l’établissement, on comptait 165 élèves en 2013, contre seulement 120 deux plus tard. »

Cour suprême

Le responsable avoue, du même souffle, qu’il est prêt à aller en « Cour suprême, s’il le faut », citant au passage les exemples des institutions scolaires en Colombie-Britannique et dans le Yukon en conflit avec leur gouvernement respectif.

En décembre dernier, la Cour suprême entendait les parents de l’école primaire Rose-des-Vents de Vancouver et leur volonté de mettre sur pied un nouvel établissement.

Un mois plus tard, c’était autour de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) de se rendre devant le plus haut tribunal du pays dans un dossier de financement.

Désireux de construire une nouvelle école à Hamilton, le Conseil scolaire de district catholique Centre-sud (CSDCCS) avait lui-aussi agité la « menace » de la Cour suprême, le 19 février.

L’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC) s’est d’ailleurs fait avare de mots sur la controverse du CEPEO. « Nous ne sommes pas conscients du dossier », a fait savoir son président Benoit Mercier, à #ONfr.

La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, qui officie également comme Procureure générale, n’a pas souhaité réagir à cette polémique.