Le temps de la rentrée dans les écoles francophones

L'Ontario compte plus de 100 000 élèves francophones. Archives

OTTAWA – L’heure de la rentrée des classes a sonné. Si la plupart des élèves du Nord et de la région de Toronto devront patienter jusqu’à la semaine prochaine, leurs camarades d’Ottawa ont regagné les classes, mardi 30 août.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Les élèves du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE), du Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) étaient en tout 47000 concernés par l’événement. Quasiment la moitié du nombre d’élèves franco-ontariens estimé à plus de 100000.

Le nombre d’élèves continue à croître, un peu partout, même si les infrastructures destinées à l’apprentissage ne suivent pas toujours. « Il y a un manque d’écoles et il faut reconnaître que nous n’avons pas les conditions de la majorité », estime Denis Labelle, président de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACEPO).

Le temps pour l’association qui chapeaute les quatre conseils scolaires publics d’appeler à « plus d’équité », tout en invoquant l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés qui garantit le droit à l’instruction dans la langue de la minorité.

Sur le terrain, le CEPEO ouvre deux écoles pour cette rentrée scolaire. L’une à Kemptville dans les anciens locaux du campus de l’Université de Guelph, tandis que l’école Riverside-Sud à Ottawa accueille quelque 180 jeunes de l’élémentaire. Le CECCE n’est pas en reste, puisque les élèves franchiront pour la première fois les portes de l’école élémentaire catholique Notre-Place et du Collège catholique Mer-Bleue dans le secteur d’Orléans.

« Ces deux écoles jouent un rôle crucial », confie à #ONfr Réjean Sirois, directeur de l’éducation au sein du CECCE. « Nous avons en effet cette année 700 élèves supplémentaires au sein de notre conseil scolaire. »

Pour pallier le non-financement d’une nouvelle école, une solution est parfois proposée par le ministère de l’Éducation : le partage d’une bâtisse entre les conseils publics et catholiques. « Nous montrons de la flexibilité de ce côté, même si cette solution n’est pas idéale », analyse M. Labelle.

Les résultats de ces directives varient. À Hamilton, le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) s’est par exemple opposé au partage d’un établissement avec le conseil public Viamonde. À l’inverse, des cas similaires à Kemptville et Kingston entre le CEPEO et le CECCE sont davantage vus comme des « projets conjoints », dixit l’institution éducative catholique.

Recrutement

La sempiternelle question des infrastructures cache une réalité de plus en plus difficile pour les conseils scolaires francophones. Celle du recrutement. Car la formation initiale à l’enseignement désormais de deux ans décourage beaucoup de candidats possibles. Une mesure mise en vigueur par le ministère de l’Éducation en 2015 et qui s’ajoute à la concurrence féroce des écoles d’immersion en français et la baisse du financement dans les facultés d’éducation.

« Il y a aussi un manque d’intervenants francophones, comme les psychologues, ou encore les travailleurs sociaux », renchérit le président désigné de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), Rémi Sabourin.

Les douze conseils scolaires francophones de l’Ontario ont passé le cap des 100000 élèves à la rentrée 2014. La deuxième partie de la rentrée des classes aura lieu la semaine prochaine.