Le trafic humain dans la mire du Parti PC dans Whitby-Oshawa

WHITBY – Le candidat du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario dans Whitby-Oshawa veut faire du trafic humain un enjeu central de l’élection partielle qui doit être déclenchée sous peu dans la circonscription de la banlieue de Toronto. La province n’en ferait pas assez pour lutter contre ce crime qui demeure largement méconnu, selon Lorne Coe.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Sous leurs apparences de villes-dortoirs sans histoire, Whitby et Oshawa cachent un terrible secret : celui de dizaines de jeunes filles séquestrées dans des chambres d’hôtels aux abords de l’autoroute 401 pour entretenir des réseaux de prostitution.

L’enjeu est devenu suffisamment important pour que la police régionale de Durham y consacre sept détectives à temps complet.

« Il est urgent que le gouvernement libéral (…) adopte une approche coordonnée pour mettre fin au trafic humain », a déclaré M. Coe lors d’un point de presse à son bureau de campagne à Whitby, jeudi 7 janvier. « En tant que père d’une fille et grand-père de deux petites-filles, ça me brise le cœur d’entendre des histoires de jeunes filles qui sont forcées à travailler en tant qu’esclaves sexuelles dans des hôtels et des motels le long de la 401. »

Lorne Coe, un élu régional de Durham, ajoute ainsi sa voix à celle de la députée progressiste-conservatrice Laurie Scott, de la région des lacs Kawartha, qui milite depuis quelques temps à Queen’s Park pour la création d’une unité policière provinciale qui s’attaquerait spécifiquement à l’enjeu du trafic humain.

« Lorsque j’ai entendu parler du trafic humain, je n’avais aucune idée à quel point c’était répandu à travers la province. C’est horrible », a partagé Mme Scott lors du point de presse de M. Coe.

La 401, un « haut lieu »

Il y aurait à l’heure actuelle quelque 30000 jeunes femmes victimes de trafic humain au Canada, de l’avis de Timea Nagy, une militante contre le trafic humain qui a elle-même été piégée dans un réseau de prostitution dans la région de Toronto à la fin des années 1990. Le corridor de l’autoroute 401 serait un « haut lieu » d’activités pour les trafiquants, selon elle.

On s’attend à ce que les libéraux de Kathleen Wynne déclenchent une élection partielle dans Whitby-Oshawa d’ici la mi-janvier pour combler le siège laissé vacant lors de la démission de Christine Elliott, l’été dernier. L’ancienne députée progressiste-conservatrice, qui a mis fin à sa carrière politique après avoir brigué sans succès la chefferie de son parti, a depuis été nommée première Ombudsman de la santé de la province.

Le candidat du Parti PC dans Whitby-Oshawa dit qu’il a reçu l’appui de l’ancienne députée de l’endroit, bien qu’elle ne puisse plus faire campagne activement pour lui depuis sa nomination à un poste public. L’aspirant à la succession de Mme Elliott dit aussi compter parmi les bénévoles de sa campagne, deux des trois fils de l’ex-élue.

Désignation d’Oshawa

Outre le trafic humain, Lorne Coe souhaite aussi confronter le gouvernement libéral sur le terrain électoral sur la privatisation de l’ancien fournisseur public d’électricité Hydro One et le chômage dans sa région qui a rebondi récemment avec la mise à pied d’un millier de travailleurs de l’automobile chez General Motors.

Le candidat de l’opposition à Queen’s Park dit vouloir étudier davantage le projet de désignation de la Ville d’Oshawa en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario avant de se prononcer pour ou contre. La demande de la petite communauté francophone à l’est de Toronto, qui requiert un appui unanime des élus locaux et provinciaux de l’endroit, demeure sur la touche depuis bientôt sept ans à cause d’un refus du président du conseil régional de Durham, où siège M. Coe.

La candidate libérale Elizabeth Roy, une autre élue régionale de Durham, affirme pour sa part qu’elle appuie sans équivoque le projet de désignation d’Oshawa en vertu de la Loi 8 de 1986.

L’élection partielle dans Whitby-Oshawa pourrait avoir lieu le 11 février pour que le prochain député soit assermenté à la rentrée parlementaire d’hiver, le 16 février.

Il s’agira d’un premier vrai test aux urnes pour le chef progressiste-conservateur Patrick Brown, qui devra défendre un bastion de son parti et l’ancien comté de son adversaire à la chefferie. Les libéraux tenteront avec Elizabeth Roy de dupliquer la victoire de leurs cousins fédéraux dans Whitby en 2015, alors que les néo-démocrates enverront au front l’avocate œuvrant dans le milieu syndical Niki Lundquist.