Le transfert du Centre Jules-Léger encore repoussé

Le Centre Jules-Léger d'Ottawa. Archives ONFR+

OTTAWA – Attendue pour ce lundi 1er avril, la mise en place d’une gouvernance du Centre Jules-Léger « par et pour » les Franco-Ontariens devra encore patienter jusqu’au 17 août 2020, au plus tard.

« C’est un dossier très complexe et même si nous savons et comprenons que les gens vont être déçus, nous avons décidé conjointement avec le ministère de l’Éducation de repousser la date du transfert au 17 août 2020 », explique la présidente du nouveau consortium de conseils scolaires de langue française, le Consortium Centre Jules-Léger (CCJL), Joanne Lacombe à ONFR+.

Le Centre Jules-Léger, basé à Ottawa, est le seul centre de langue française en Ontario pour enfants sourds, aveugles ou ayant un trouble d’apprentissage. Depuis sa création en 1979, il a accueilli plus de 700 élèves.

Jusqu’ici, sa gestion dépendait de la Direction des écoles provinciales et d’application, une division de langue anglaise. Raison pour laquelle les francophones réclament sa gestion depuis plusieurs années, afin d’en améliorer les programmes et les services et de mieux répondre aux besoins des Franco-Ontariens. Ils l’avaient finalement obtenu du précédent gouvernement libéral en 2017.

Déjà reporté en août dernier

Ce transfert de gouvernance vers le CCJL, qui regroupe des membres de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACEPO) et de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), était initialement prévu en août dernier.

Mais le changement de gouvernement à Queen’s Park et les nombreuses démarches à effectuer expliquent ce nouveau report, justifie Mme Lacombe, qui se fait toutefois rassurante.

« Pour nous, ce n’est plus un doute que le transfert va se faire. Nous avons un engagement du ministère. Mais c’est une procédure nouvelle pour tout le monde. On transfère tout : les ressources humaines, les systèmes technologiques… On a des soumissions à faire… On crée une toute nouvelle entité et cela prend du temps. »

La présidente du Consortium Centre Jules-Léger (CCJL), Joanne Lacombe. Gracieuseté

La présidente du CCJL précise qu’en attendant, le Centre Jules-Léger continuera de fonctionner de la même manière et que le report n’affectera pas les élèves.

« On va continuer à communiquer avec les employés, les familles et les partenaires du Centre pour les tenir informés », promet-elle.

Hausse budgétaire demandée

Les discussions avec le ministère de l’Éducation vont bon train, ajoute Mme Lacombe, même si l’arrivée des progressistes-conservateurs au pouvoir a changé l’approche.

« Il y a des questions budgétaires à revoir, car c’est un gouvernement qui demande de faire des économies. On réfléchit donc à comment répondre à ces exigences, tout en répondant aux besoins des élèves du Centre Jules-Léger. »

En août dernier, le CCJL avait indiqué espérer obtenir un budget plus élevé que les 6,6 millions de dollars qui sont actuellement consacrés au Centre annuellement.

« C’est sûr qu’on demande toujours plus que le budget actuel, mais il est trop tôt pour dire combien », précise Mme Lacombe.

Au moment de publier cet article, le Regroupement des parents et des amis des enfants sourds et malentendants franco-ontariens (RESO) n’avait pas retourné nos demandes d’entrevue.


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