Les produits dérivés franco-ontariens sont de plus en plus populaires, et ça va bien au-delà du simple tee-shirt vert et blanc. On retrouve maintenant une panoplie d’accessoires qui arborent des designs franco-ontariens, et bon nombre de particuliers se lancent dans la confection de leur propre marchandise. Pour certains designers, c’est même grâce à leur travail sur ces accessoires griffés qu’ils se sont fait un nom. Qu’est-ce qui explique cet engouement ?
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Le 25 septembre, c’est
la journée des Franco-Ontariens.
Et si une chose est certaine,
c’est qu’on va voir beaucoup
de chandails vert et blanc
au cours des prochains jours.
Des photos de manifestants portant t-shirts et drapeaux vert et blanc, couleurs du drapeau franco-ontarien défilent.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Mais les produits dérivés
franco-ontariens s’arrêtent
pas juste aux t-shirts.
Dans les dernières années,
on a vu une multiplication
d’items à saveur franco
comme des bandanas, des bas,
des parapluies, un drapeau
francofierté, des cache-couches
et même des boules de Noël
franco-ontariennes.
ANDRÉANNE présente ces produits dérivés.
ONFR+ Société
ANDRÉANNE boit dans une tasse à l’effigie du drapeau franco-ontarien.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Les boutiques qui se
spécialisent dans la vente
de produits franco-ontariens
rapportent aussi une explosion
de la demande. Et la raison
principale, les compressions
du gouvernement Ford dans
les services en français
et la naissance du
mouvement de la résistance.
VALÉRIE BOURQUE, coordonnatrice des événements à l’ACFO Ottawa, accorde une entrevue depuis son bureau.
VALÉRIE BOURQUE :
Quand on a eu, justement,
la résistance en novembre,
notre boutique a
littéralement été vidée.
À la fin de décembre, on n’avait
plus rien. Je pense que les
gens se sont un peu rappelé
avec cet événement-là ce qui
s’est passé avec Montfort.
Et puis ça a juste… Ça a
ramené des souvenirs de ce
côté-là. Ils se sont dit :
« Il faut de nouveau
s’afficher et être fiers ».
VALÉRIE place dans une boîte toutes sortes d’articles à l’effigie du drapeau franco-ontarien.
ANDRÉANNE BARIBEAU : Narratrice
En novembre et décembre
derniers, l’ACFO d’Ottawa
a vendu pour 13 000$ de produits
franco-ontariens. Du jamais vu.
Même son de cloche du côté
de l’ACFO de Sudbury qui a vu
une augmentation de 47 % de ses
ventes dans la dernière année.
Des employés de l’ACFO de Sudbury placent dans des boîtes toutes sortes d’articles à l’effigie du drapeau franco-ontarien.
ANDRÉANNE BARIBEAU : Narratrice
On voit même des particuliers
se lancer dans la confection
de leurs propres marchandises
comme cette joaillière de
Rosemère au Québec dont
le mari est Franco-Ontarien.
Différents articles à l’effigie des Franco-Ontariens défilent : macarons, t-shirts, porte-clés, colliers.
ANNE MARIE BISSONNETTE, joaillière, accorde une entrevue.
ANNE MARIE BISSONNETTE :
Dans le fond, j’ai posté
mes bijoux sur : Je suis
Franco-Ontarien. C’est de là
qu’est partie la folie des
bijoux franco-ontariens.
J’ai eu presque 300 likes,
des beaux commentaires. Vraiment,
c’est par Facebook que j’ai
fait mes ventes de bijoux.
ANNE MARIE BISSONNETTE :
Si le marché des produits
dérivés franco-ontariens est
aujourd’hui possible, c’est
en partie grâce au fait
qu’il n’existe pas de droits
d’auteur sur le motif du
drapeau franco-ontarien
cocréé dans les années 70 par
Gaétan Gervais et Michel Dupuis.
Une photo de ces deux hommes est présentée.
JOANNE GERVAIS, directrice générale de l’ACFO du Grand Sudbury, accorde une entrevue depuis son bureau.
JOANNE GERVAIS :
Les cocréateurs Gaétan et
Michel, quand ils ont créé
le drapeau, ils ont décidé de
mettre un copyright sur le nom
et non sur le drapeau même.
C’est parce qu’ils voulaient
que les gens s’approprient
le drapeau pour le flotter,
pour le partager, pour le
mettre sur des t-shirts.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Il y a justement une
entrepreneure qui a su flairer
le potentiel des produits
à marques franco-ontariennes.
Renée O’Neill a fondé
l’entreprise de vêtements
EnTK à Orléans il y a
maintenant cinq ans. Et les
affaires vont plutôt bien.
RENÉE O’NEILL est dans son atelier et elle met dans des boîtes différents produits à l’effigie du drapeau franco-ontarien.
RENÉE O’NEILL, fondatrice de EnTK, accorde une entrevue.
RENÉE O’NEILL :
Je trouvais qu’il y avait
vraiment des lacunes dans le
marché. Il y avait certaines
choses de faites à travers
des conseils scolaires ou à
travers des ACFO régionales.
Mais je trouvais pas
la gamme de tout ce que je
voulais. Donc, j’ai décidé
de le faire moi-même.
On a atteint le seuil
des 4000 commandes la semaine
passée. J’ai vendu au-delà
de 5000 t-shirts au cours
des cinq dernières années.
RENÉE travaille à la confection de t-shirts dans son atelier.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Depuis son lancement, EnTK a
en quelque sorte révolutionné
le marché des produits
franco-ontariens. L’entreprise
est allée chercher l’aide
de designers comme Philippe
Larivière qui ont vraiment
su pousser l’image
de marque plus loin.
PHILIPPE LARIVIÈRE, designer graphique chez Créaphil, accorde une entrevue.
PHILIPPE LARIVIÈRE :
Là, maintenant, tu peux
avoir quelque chose de
stylisé et aller dans un
festival. Ou même des fois
aller au travail avec ça,
puis ça passe très bien.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
Philippe s’est fait connaître
notamment pour son design
de ce chandail, le fameux
« Restez calme. Oui, il y a
des francophones hors Québec. »
ANDRÉANNE pointe le t-shirt qu’elle porte.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
T-shirt qui reste d’ailleurs
le meilleur vendeur d’EnTK.
PHILIPPE LARIVIÈRE :
Grâce aux produits dérivés
franco-ontariens que j’ai
« designés », mon nom a circulé.
Je crois en voyant ça, j’ai
eu des organismes qui m’ont
approché comme l’ACFO d’Ottawa,
ensuite, des conseils scolaires,
la FESFO. En tout cas, je crois
que ça a fait boule de neige
pour mettre mon nom et gagner
de plus en plus de clients.
ANDRÉANNE BARIBEAU :
En plus d’avoir aidé des
designers comme Philippe à
se faire connaître, les produits
dérivés franco-ontariens ont des
retombées pour les organismes.
Par exemple, les ventes de
Ma boutique franco aident
à financer l’embauche d’employés
et certaines activités de l’ACFO
de Sudbury. Et certains
créateurs comme Anne-Marie
Bissonnette remettent une
partie de leurs profits
à des organismes comme l’AFO.
Mais au final, porter des
produits franco-ontariens,
c’est avant tout une façon
de s’afficher, de montrer
sa fierté et de montrer
qu’on existe. Alors, bonne
journée des Franco-ontariens
et des Franco-Ontariennes.
ANDRÉANNE enfile une casquette à l’effigie du drapeau franco-ontarien.
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