Les candidats conservateurs boudent le questionnaire de l’AFO

Christine Elliott est la seule des quatre candidats à avoir répondu au questionnaire de l'AFO. Archives #ONfr

OTTAWA – Le questionnaire de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) n’a pas fait recette. Des candidats à la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (PC de l’Ontario), seule Christine Elliot a répondu. Ce n’est pas le cas de Doug Ford, Caroline Mulroney, et Tanya Granic Allen.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Les quatre candidats avaient pourtant dix jours pour répondre aux sept questions du document.

« On espérait avoir plus de réponses », concède le président de l’organisme, Carol Jolin. « Le facteur temps est important. Ça peut prendre du temps pour quelqu’un de composer en français. »

Bien que hors délais, l’équipe de Doug Ford assurerait être en mesure d’envoyer ses réponses avant la fin de la semaine.

« Ce qui est assez ironique, c’est que nous avons déjà rencontré Mme Mulroney et M. Ford pour parler des enjeux francophones, ce que nous n’avons pas eu encore l’occasion de faire avec Mme Elliott », souligne M. Jolin.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin. Crédit image : Stephane Bédard

Santé, université et refonte de la LSF pour Elliott

La « bonne élève » Christine Elliott se serait même montrée à la hauteur dans les réponses transmises à l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens. Celle qui a siégé de 2006 à 2015 à titre de députée de Whitby-Oshawa place toujours la santé au cœur de ses priorités.

« Lorsque j’étais ombudsman des patients de l’Ontario, je travaillais étroitement en collaboration avec la communauté francophone et on me faisait part de beaucoup d’inquiétudes quant à la disponibilité des services en français, comme par exemple en psychiatrie dans le Nord de la province », écrit-elle.

Sur l’Université de l’Ontario français, Mme Elliott promet de mettre les « budgets nécessaires » et « s’assurer que l’université réponde aux besoins de la communauté francophone partout en province ».

La candidate s’engage aussi à une refonte de la Loi sur les services en français (LSF), dossier pour lequel le gouvernement libéral n’a pas livré la marchandise. « Certainement que nous tiendrons compte des aspirations de la communauté », laisse-t-elle entendre.

Mme Elliott se prononce enfin pour le retour du conseiller aux Affaires francophones pour le chef du parti. Le poste crée lors de la prise de fonction de Patrick Brown en 2015 a été par la suite supprimé, une fois la démission de celui-ci. « Il y aura définitivement quelqu’un au sein de mon équipe qui aura comme rôle de faire la liaison avec la communauté francophone », précise la candidate.

L’AFO rassurée

« Si l’on se fie à ce que ne nous ont dit Mme Mulroney et M. Ford en entrevue, on réalise que tous les candidats sont alignés de la même façon. Nous sommes rassurés que leurs positions suivent celle de la plateforme francophone présentée par Patrick Brown. »

Ce n’est pas la première fois que les progressiste-conservateurs trainent la patte lorsqu’il faut répondre à un questionnaire de l’AFO sur les enjeux francophones. Lors des élections provinciales en 2014, le parti alors dirigé par Tim Hudak n’avait pas daigné remplir le document envoyé. Les réponses transmises quelques jours plus tard étaient à saveur économique, et sans rapport direct aux Franco-Ontariens.

Les membres du Parti PC pourront commencer à voter dès ce vendredi pour le candidat de leur choix. Le vainqueur sera connu le dimanche 10 mars.