Les finances personnelles de Brown questionnées

L'ancien chef progressiste-conservateur,

TORONTO – Bien qu’il n’était pas présent lors de la rentrée parlementaire, Patrick Brown a été le sujet de discussions, le mardi 20 février, alors que des questions entourant ses finances personnelles ont fait surface.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon un reportage du Globe and Mail, Patrick Brown aurait effectué une transaction financière avec Jass Johal au montant de 375 000 dollars. Ce dernier est par la suite devenu candidat pour le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario dans la circonscription Brampton-Nord.

Les allégations ont rapidement fait réagir Randy Hillier, un député du Parti PC, qui n’a pas caché son rejet de M. Brown. Selon le représentant de Lanark-Frontenac-Lennox et Addington, l’ancien chef est un « menteur » et « on ne peut pas faire confiance à ce qu’il dit ».

« Patrick Brown fait de politique sale et tordue depuis trop longtemps. (…) M. Brown a enfreint la Loi sur l’intégrité de l’Ontario. Il devra répondre de cette violation », a commenté M .Hillier.


« Chaque fois que Patrick Brown ouvre la bouche, il ment. » – Randy Hillier


M. Hillier croit que M. Brown n’est pas digne de siéger à Queen’s Park comme député. Le député du Parti PC a confirmé qu’à la lumière de ces allégations, il allait porter plainte au Commissaire à l’intégrité de l’Ontario et a assuré avoir des preuves d’une faute financière commise par M. Brown alors qu’il était chef.

Le député de Lanark-Frontenac-Lennox et Addington, Randy Hillier. Crédit image : Rozenn Nicolle

Par communiqué, Patrick Brown s’est défendu de ses propos. Selon lui, les allégations à son égard sont « fausses ».

« Cette attaque est une tentative de mettre en doute ma capacité à gérer mes finances personnelles », a-t-il dit.

Il a ajouté vouloir finir ce qu’il a commencé en se lançant dans la course à sa propre succession.

 

Fedeli refuse de commenter

Victor Fedeli, chef intérimaire du Parti PC, n’a pas voulu commenter l’expulsion de Patrick Brown du caucus, ni les questions entourant les finances personnelles de l’ancien chef.

« Je dois rester neutre dans cette course à la direction », a-t-il martelé lors de son point de presse de début de session.

Victor Fedeli, chef intérimaire du Parti progressiste-conservateur. Crédit photo : Jean-François Morissette

Le dimanche 18 février, lors du lancement de sa campagne à la direction du Parti PC, Patrick Brown a assuré que sa réputation était restaurée après qu’il ait passé deux détecteurs de mensonges. Il a également accusé CTV de diffamation sous les applaudissements d’environ 300 partisans.

Selon M. Fedeli, malgré les « temps difficiles » que traverse son parti, l’équipe conservatrice reste forte et le caucus l’est aussi.

M. Fedeli a ajouté qu’il n’avait pas confiance envers Patrick Brown pour porter la bannière du Parti PC lors de l’élection. Il revient toutefois à l’exécutif de prendre cette décision.

 

Pas de changement à l’agenda du gouvernement

En entrevue à #ONfr, Yasir Naqvi a assuré que le gouvernement n’allait pas s’ingérer dans les affaires du Parti PC. M. Naqvi n’a pas voulu commenter si Patrick Brown avait encore sa place dans la législature ontarienne.

« C’est une décision que les conservateurs doivent prendre », a-t-il assuré.

Sur le plan législatif, le leader du gouvernement en chambre a assuré qu’il allait maintenir le cap avec le dépôt d’une loi pour contrer les mesures protectionnistes aux États-Unis.

M. Naqvi a confirmé qu’il s’était entendu avec les deux partis d’opposition pour pousser la Loi Rowan, un projet de loi qui veut s’attaquer à la problématique des commotions cérébrales.

 

L’alternative aux vieux partis, dit Horwath

Andrea Horwath, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, n’a pas commenté directement les allégations. En conférence de presse pour marquer le début de la session parlementaire, Mme Horwarth a martelé que les Ontariens ne pouvaient pas faire confiance aux libéraux et aux progressistes-conservateurs.

La chef du NPD de l’Ontario, Andrea Horwath. Crédit image : Jean-François Morissette

Selon la chef de la deuxième opposition à Queen’s Park, le Parti PC n’est « même pas en mesure de se gouverner » et craint que cela ne se répercute sur la province s’il prenait le pouvoir en juin.

D’ici les prochaines semaines, Mme Horwath assure qu’elle questionnera le gouvernement et proposera une alternative aux « vieux » partis politiques à Queen’s Park.

 


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