Les Franco-Ontariens du Nord-Ouest rappellent leurs priorités

Le directeur général par intérim de l'AFNOO, François Hastir, a présenté les priorités de la communauté franco-ontarienne du nord-ouest à la première ministre Kathleen Wynne. Courtoisie, AFNOO

DRYDEN – L’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO) a profité du passage de la première ministre Kathleen Wynne à Dryden, mercredi 10 août, pour venir lui présenter les priorités de la communauté franco-ontarienne du Nord-Ouest.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Alors que la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, réalise une tournée d’une semaine de consultations dans une quinzaine de municipalité du nord de la province, le directeur général par intérim de l’AFNOO, François Hastir, a participé, comme seul organisme francophone, à la table ronde organisée par la Chambre de commerce de Dryden pour faire connaître les enjeux de la communauté franco-ontarienne du nord-ouest.

« Nous avions plusieurs sujets importants que nous voulions faire connaître à la première ministre qui s’est montrée attentive à nos préoccupations, même si elle ne nous a pas annoncé de mesures concrètes », explique-t-il à #ONfr.

Parmi les enjeux évoqués, le directeur général de l’AFNOO, qui représente 27 organismes francophones à travers le nord-ouest de l’Ontario, cite l’immigration et l’éducation.

« Le gouvernement de l’Ontario a une cible de 5% et le gouvernement fédéral a lui aussi sa propre cible. Nous voulons faire savoir au gouvernement que nous sommes intéressés à accueillir des immigrants francophones dans nos communautés et à les aider à atteindre leur objectif. Il y a des opportunités d’emploi ici et pour maintenir notre croissance économique, nous avons besoin de main d’œuvre qualifiée. »

M. Hastir reconnaît que le nord-ouest ne figure pas toujours parmi les destinations de prédilection pour les nouveaux arrivants francophones, mais rappelle que dans le district de Thunder Bay, les villes de Geraldton, Longlac et Marathon et les Cantons de Manitouwadge, Beardmore, Nakina et Terrace Bay sont désignés en vertu de la Loi sur les services en français et que la région compte des services en français propres à attirer.

L’importance de l’éducation

Raison pour laquelle l’AFNOO a également insisté auprès de la première ministre sur l’importance d’avoir des services en français, notamment en matière de santé, mais aussi de maintenir les écoles de langue française en place et d’accroître les services de garderie dans la langue de Molière.

« Compte tenu de la disparité de notre territoire, il est important de maintenir les écoles existantes en place et d’éviter les fusions ou fermetures. On suit également de près le dossier de l’Université franco-ontarienne. Si nous savons que la nouvelle institution ne verra pas le jour dans le nord-ouest, nous souhaiterions avoir un campus satellite ou une offre de cours à distance complète, pertinente et accessible. »

Un tel outil pourrait contribuer, selon l’AFNOO, à conserver la jeunesse francophone dans la région et assurer ainsi la pérennité de la communauté. À Thunder Bay, les francophones sont tombés de 2,8 à 2,4% de 2001 à 2011.

« Il faut que le gouvernement assure le développement économique de la région afin d’inciter les jeunes à rester. Nous sommes actuellement confrontés à un exode de notre jeunesse et à un vieillissement de notre population, c’est un enjeu crucial pour nous. »

Si Mme Wynne n’a fait aucune promesse en ce sens, M. Hastir ne se montre pas inquiet pour autant.

« On savait que Mme Wynne ne prendrait pas d’engagements concrets car ce n’était pas le but de la rencontre qui était plutôt de prendre le pouls de la population du nord de l’Ontario. Mais nous avons senti qu’elle était réceptive. »

Un appui auprès du fédéral

Le directeur général de l’AFNOO espère également qu’il pourra compter sur Mme Wynne pour appuyer sa démarche auprès du gouvernement fédéral. L’organisme souhaiterait que le nord-ouest de l’Ontario puisse lui aussi accueillir une consultation dans le cadre du renouvellement de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada.

« Nous sommes une petite communauté, mais nous sommes une communauté clé avec des choses à dire. L’appui de Mme Wynne peut être important pour influencer le gouvernement fédéral. »