Sénat : toujours pas de second franco-ontarien

Yvonne Boyer nouvelle sénatrice pour l’Ontario. Montage Benjamin Vachet

OTTAWA – Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé, le jeudi 15 mars, la nomination d’Yvonne Boyer comme nouvelle sénatrice pour l’Ontario. Les Franco-Ontariens espèrent toujours un second représentant.

BENJAMIN VACHET
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Ce ne sera donc pas encore cette fois que la communauté franco-ontarienne verra nommé un autre des siens à la Chambre haute pour épauler le travail de Lucie Moncion.

Après avoir annoncé, en février, les nominations des Ontariens, Martha Deacon et Robert Black, le premier ministre a annoncé qu’Yvonne Boyer siégera également au Sénat pour l’Ontario.

« Je sais que Me Boyer apportera beaucoup au Parlement grâce à ses connaissances et à son expérience. Elle sera une formidable ambassadrice pour l’Ontario, pour la Nation des Métis et pour l’ensemble du Canada », a déclaré M. Trudeau.

Avocate au sein de sa propre pratique le Boyer Law Office, à Ottawa, Mme Boyer est également directrice associée du Centre de droit, politique et éthique de la santé de l’Université d’Ottawa et professeure à la faculté de droit de l’institution.

Elle a également été jurisconsulte de l’Association des femmes autochtones du Canada, conseillère juridique de la Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada, ainsi que dirigeante de la Fondation autochtone de guérison et de l’Organisation nationale de la santé autochtone.

Mme Boyer est la première sénatrice représentant l’Ontario à s’identifier comme Autochtone.

« Tout au long de sa carrière, Yvonne Boyer a travaillé sans relâche pour examiner et corriger les inégalités qui existent entre les peuples autochtones et les non-Autochtones en matière de prestation de services de soins de santé. (…) Je suis convaincue que sa grande expertise apportera une énorme contribution au Sénat et servira bien les intérêts de la population de l’ensemble de la province », a réagi la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne.

Mme Boyer a aussi siégé au conseil d’administration du Réseau local d’intégration des services de santé de Champlain et de l’organisme Aide à l’enfance – Canada et été commissionnaire de la Commission canadienne des droits de la personne.

Plus que deux places à pourvoir pour l’Ontario

Mais malgré un nom à consonance francophone, Mme Boyer ne parle pas le français, selon ce qui a été confirmé à #ONfr.

Sur les 24 sièges que compte l’Ontario, seule Lucie Moncion représente les Franco-Ontariens après les départs conjugués de Jean-Robert Gauthier, en 2004, et de Marie P. Charrette-Poulin, en 2015. La communauté franco-ontarienne avait auparavant l’habitude de compter au moins deux représentants au Sénat. Il reste actuellement deux sièges à pourvoir pour l’Ontario.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, félicite Mme Boyer pour cette nomination, mais demande au gouvernement fédéral de ne pas oublier la minorité franco-ontarienne.

« La nomination de Mme Boyer s’inscrit dans la volonté du gouvernement fédéral de réconciliation avec les Premières nations. Nous en sommes heureux, mais on espère maintenant qu’il n’oubliera pas non plus qu’historiquement, la communauté franco-ontarienne a toujours eu deux représentants au Sénat. C’est très important pour nous d’être représentés et que notre réalité soit connue. »

L’AFO a déjà signifié à deux reprises au gouvernement sa demande, indique M. Jolin.

Depuis son arrivée au pouvoir, Justin Trudeau a annoncé 33 nominations au Sénat, dont trois francophones de l’extérieur du Québec, dont Mme Moncion, pour l’Ontario, mais également René Cormier, pour le Nouveau-Brunswick et Raymonde Gagné pour le Manitoba.

Les francophones en milieu minoritaire ont récemment perdu la Franco-Albertaine Claudette Tardif pour les représenter.


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