Les libéraux égratignés pour leur 14e anniversaire au pouvoir

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le 2 octobre 2017 marque le 14e anniversaire de la prise de pouvoir du Parti libéral de l’Ontario à Queen’s Park. Un anniversaire que n’ont pas manqué de souligner les partis d’opposition lors de la période de questions, ce lundi. 

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Dès l’ouverture des travaux à Queen’s Park, le chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown, a écorché le gouvernement sur son bilan au cours de 14 dernières années.

« Après 14 années de dépenses inutiles et de corruption politique, les Ontariens paient et travaillent plus pour en avoir moins. La vente d’Hydro One en est un exemple », a-t-il lancé à la vice-première ministre, Deb Matthews.


« Les libéraux n’en ont jamais parlé lors de la dernière élection alors que 80 % de la province s’oppose à la vente de la société de la Couronne. Nous ne pouvons pas faire confiance aux libéraux » – Patrick Brown


Appelée à défendre le bilan de son parti, Deb Matthews a rappelé que le gouvernement libéral a, depuis 14 ans, orchestré de nombreux changements sociaux, dont celui de faire passer le salaire minimum de 6,85 $ de l’heure à bientôt, 15 $ de l’heure.

« C’est une avancée importante pour la qualité de vie de plusieurs familles ontariennes », a-t-elle rétorqué sous applaudissement de ses collègues.

Mme Matthews est aussi revenue sur d’autres données, comme le taux de graduation des étudiants de la province, qui est passé de 68 % à 86,5% en moyenne.


« Nous avons passé au travers de la pire récession depuis la grande dépression et aujourd’hui, nous avons le plus faible taux de chômage depuis plus de 16 ans. Nous avons équilibré le budget et été de bons gestionnaires fiscaux » – Deb Matthews


Le chef du Parti PC n’a toutefois pas été convaincu par la vice-première ministre.

« Les décisions de Kahtleen Wynne ont été prises dans le but de favoriser les proches de son parti et ont rendu la vie plus difficile pour les Ontariens, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé ou des services offerts à ceux qui en ont besoin », a conclu M. Brown.

Des problèmes dans les hôpitaux, note Horwath

La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, Andrea Horwath, a pour sa part attaqué le gouvernement sur son bilan en matière de santé.

« Il y a une crise dans les hôpitaux de cette province. Ce n’est pas normal d’entendre des histoires d’horreur de gens qui ont dû attendre des heures dans les salles d’urgence ou dans les couloirs sans égard pour leur vie privée ou leur dignité », s’est-elle exclamée.

Le ministre de la Santé, Eric Hoskins, a pour sa part rétorqué que le gouvernement agissait pour améliorer la situation, citant en exemple le cas de Humber River Hospital, près de Toronto.

« Nous avons alloué 24 millions de dollars dans le budget au printemps dernier pour s’attaquer aux défis auxquelles font face les différents hôpitaux de la province », a-t-il expliqué.

Le ministre Hoskins a aussi rappelé que la chef du NPD avait voté contre ce budget.

Faible dans les sondages

Selon le dernier sondage de la firme Angus Reid sur la popularité des premiers ministres au travers du pays. Bien qu’elle ait monté de deux points par rapport au dernier coup de sonde, la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, est toujours la première ministre dont la popularité est la plus faible au Canada. À titre comparatif, le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall a un taux d’approbation à 49 % alors que celui de Mme Wynne se situe à 17 %.

Le soir du 2 octobre 2003, le gouvernement libéral de Dalton McGuinty avait pris le pouvoir en faisant élire 72 députés et récoltant 46 % des voix. Le Parti PC, alors mené par Ernie Eves, avait récolté 24 sièges, tandis que le NPD, dirigé par Howard Hampton, avait porté sept élus au pouvoir.