Les prémices d’un « carrefour » pour le Centre francophone du Grand Toronto?

La ministre Ginette Petitpas Taylor au Centre francophone du Grand Toronto. Crédit image : CFGT

TORONTO – Le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) vient de décrocher un financement de près de 100 000 $ suite à la tournée de la ministre Ginette Petitpas Taylor dans Sud-Ouest de l’Ontario. Si la somme semble quelque peu dérisoire, son dessein l’est beaucoup moins, puisqu’à terme, c’est de la création d’un « carrefour » francophone à Toronto dont il semble être question, un de plus.

Un peu moins de 100 000 $, c’est la somme que va octroyer le gouvernement fédéral au CFGT, et ce afin de réaliser une étude de faisabilité concernant la genèse de ce qui pourrait aboutir à un carrefour francophone regroupant plusieurs services.  

L’annonce a été faite ce lundi par Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, durant sa visite dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario.  

« J’ai eu la chance de visiter le Centre francophone du Grand Toronto et d’être témoin du travail remarquable qu’il accomplit. J’ai fait la rencontre de personnes passionnées ayant à cœur d’offrir une gamme de services sociaux et de santé communautaire qui améliorent le bien-être de l’ensemble des francophones du Grand Toronto. Le financement d’aujourd’hui permettra au Centre de bien évaluer les besoins grandissants des francophones et de continuer à bien y répondre », a-t-elle déclaré.

Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles. Maison de la francophonie Toronto
Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles. Archives ONFR+

Un carrefour ou un centre de rassemblement?

Toutefois, si la ministre n’évoque pas un carrefour francophone, le communiqué émanant de son cabinet à l’occasion est on ne peut plus explicite.  

« Cette étude, financée par l’entremise du Fonds pour les espaces communautaires du gouvernement du Canada, est l’une des premières étapes vers la mise sur pied d’un nouveau carrefour francophone dans le Grand Toronto. Ce projet permettra de favoriser les échanges, les rassemblements et l’octroi de services en français, ce qui contribuera à assurer la vitalité de la communauté franco-ontarienne pour les décennies à venir », peut-on y lire.

Contactée à ce sujet, Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du CFGT ne veut « pas utiliser le mot carrefour, mais un lieu de rassemblement pour les francophones du Grand Toronto, parce qu’en ce moment il n’y a aucun organisme, nous compris, qui a ce genre de lieu de rassemblement de la communauté dans toute sa diversité ».

Et d’ajouter : « Ce qu’on a en ce moment ce sont plusieurs organismes et plusieurs places, le CFGT par exemple à sept points de services, mais il ne peut pas prétendre être un lieu de rassemblement parce que ce sont des points de services directs. L’idée et le rêve c’est l’établissement d’un tel lieu. »

Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du CFGT. Gracieuseté

Un de plus

Toutefois, Mme Ngenzebuhoro rappelle qu’il ne s’agit, à ce stade, que d’un « projet de recherche pour consulter les partenaires clés, identifier les besoins sur le terrain et dégager une option ou une solution pour l’établissement d’un tel espace. Et, en sa qualité de leader du projet, le rôle du CFGT est de fédérer tous les acteurs et les partenaires autour de celui-ci. »

Pour rappel, des organisations francophones telles que l’UOF, le Collège Boréal ou encore la Maison de la francophonie (ce dernier étant au stade de projet seulement) nourrissent déjà des ambitions envers un tel projet et les fonds gouvernementaux qui vont avec. Ne serait-ce donc pas là un concurrent de plus qui pourrait nuire quelque peu à la vision d’une francophonie visible et unie? 

À cela, la présidente du Centre assure que « le CFGT est conscient que cela fait au moins 40 ans que les francophones du Grand Toronto essaient de se doter d’un espace comme celui-là. Mais attention, cela ne veut pas dire que les projets en cours ne vont pas aboutir. Le but c’est de voir comment travailler avec ces projets en cours pour concrétiser ce rêve ».