Les régions de Peel et Toronto confinées suite à des projections fédérales alarmantes

Le Canada compte 52 000 cas actifs. L'Ontario près de 10 000. Crédit image: Pixabay

TOTONTO – Près de 20 000 cas par jour d’ici la fin décembre, voire jusqu’à 60 000 si on desserre l’étau sanitaire actuel. Ce sont les sombres prévisions dévoilées par la Santé publique du Canada, si les provinces ne mettent pas toutes les mesures nécessaires en place. Message reçu en Ontario : Doug Ford reconfine les régions de Peel et Toronto dès lundi, minuit.

Alors que la province a franchi ce vendredi le seuil des 100 000 cas positifs depuis le début de la pandémie et enregistré 1418 nouveaux cas, Doug Ford a durci les mesures anti-COVID-19. Peel et Toronto basculeront dès lundi dans le palier confinement, durant 28 jours, et l’aide aux entreprises affectées sera doublée, avec déblocage immédiat de 600 millions de dollars.

« Nous ne pouvons pas compromettre l’apprentissage en classe. Nous ne pouvons pas risquer des éclosions généralisées dans les foyers de soins de longue durée. Nous ne pouvons pas risquer de submerger nos hôpitaux », a déclaré le premier ministre.

Fermeture des salles à manger, des terrasses et des piscines

Dans ces deux régions, les écoles et centres de garde d’enfants resteront ouverts mais les rassemblements publics seront interdits à l’intérieur et limités à 10 personnes à l’extérieur, tout comme les cérémonies de mariage et enterrement.

L’accès aux centres commerciaux sera limité et les commerces de détail pourront uniquement offrir la collecte sur le trottoir et la livraison, à l’exception des supermarchés, des épiceries et des pharmacies. Les restaurants, les bars devront fermer leurs salles à manger et leurs terrasses. Les casinos, piscines et installations sportives devront fermer leurs portes.

Les projections des autorités de santé canadiennes ont donné le ton, un peu plutôt en matinée : la propagation du virus s’accélère. 4 800 cas sont en moyenne rapportés chaque jour au pays. C’est supérieur au pic de la première vague épidémique.

Le virus a tendance à s’étendre géographiquement à des régions jusqu’ici moins exposées. Autre indicateur inquiétant : le pourcentage de personnes testées ayant un résultat positif est à la hausse. De même que le nombre de décès.

Le taux d’incidence du virus sur les aînés de plus de 80 ans est aussi beaucoup plus marqué, particulièrement en Ontario, en Alberta et au Québec, à cause notamment des éclosions en foyers de soins de longue durée.

Réduire les contacts à tout prix

Baisser la garde, à quelques semaines des fêtes de fin d’année serait dramatique. Dans la situation actuelle, les projections portent le nombre de cas quotidien à 20 000 d’ici Noël, avec dans leur sillon une augmentation des hospitalisations et des décès. Ce chiffre pourrait même déraper à 60 000 en cas de relâchement.

Le message des autorités de santé est donc clair : il faut impérativement réduire au maximum les contacts. « Avec l’augmentation rapide et continue du nombre de cas quotidiens, la hausse du nombre d’hospitalisations et de décès, et la propagation à des populations à haut risque, il y a urgence à faire baisser rapidement les taux d’infection à travers la pays », a prévenu la docteur Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada.

Si elle appelle à la responsabilité de chacun à limiter ses contacts pour protéger ses proches, elle indique que cela doit aussi passer par des mesures de restrictions et de contrôle au sein de la population.

La publication de ces trajectoires chiffrées intervient dans un contexte où le Québec a interdit les rassemblements lors du réveillon du Jour de l’An. L’Ontario, lui, n’a pas encore pris de décision. « Ma job n’est pas de critiquer les provinces », a fait savoir en point presse le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Et de réajuster : « Les provinces ont les outils pour en faire plus. »

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