Les Verts détaillent leur programme

Mike Schreiner, chef du Parti vert de l'Ontario.
Mike Schreiner, chef du Parti vert de l'Ontario. Archives ONFR+

TORONTO – Le chef du Parti vert de l’Ontario (PVO), Mike Schreiner, a dévoilé, lundi 14 mai, le programme électoral de son parti depuis Queen’s Park, comprenant notamment le revenu minimum garanti, la sortie du nucléaire et des logements plus abordables.

ROZENN NICOLLE
rnicolle@tfo.org | @Rozenn_TFO

Neuf propositions majeures ont été mises en avant dans le document de 40 pages en anglais fourni par le Parti vert de l’Ontario, ce lundi matin. Une version française devait être disponible d’ici la fin de la journée.

Parmi ces mesures, l’objectif de sortir des énergies non renouvelables d’ici 2050. « Je ne parle pas de sortir du nucléaire demain », a rassuré Mike Schreiner après sa conférence de presse. « 60 % de notre énergie provient présentement du nucléaire, et nous devrions en avoir besoin jusqu’en 2040-45, mais notre but est de ne pas se reposer là-dessus, nous avons d’autres sources d’énergie moins dispendieuses à notre disposition : l’hydroélectricité du Québec et l’Ontario, l’énergie solaire et l’énergie éolienne aussi coûteraient moins chers que de reconstruire les infrastructures nucléaires », a-t-il déclaré, arguant que d’ici quelques années, le nucléaire pourrait être la source d’électricité la plus chère de la province.

Son plan prévoit également de développer l’efficacité énergétique au sein des foyers et des entreprises, ce qui selon lui, baisserait les dépenses et améliorerait les profits. « Chaque dollar investi dans l’efficacité énergétique crée sept fois plus d’emplois que le même dollar investi dans le pétrole et le gaz », peut-on lire dans sa plateforme.

Concernant Hydro One, Mike Schreiner a mis de côté l’ambition de racheter la compagnie autrefois publique, mais n’écarte pas la possibilité pour la province de redevenir actionnaire majoritaire si l’opportunité se présente.

 

La santé et le logement mis de l’avant

Au-delà des propositions environnementales, le PVO a mis de l’avant ses mesures sociales, comme le revenu minimum garanti, financé en augmentant de 0,5 % les taxes des grandes entreprises, de 1 % les taxes du 1 % de la population touchant les plus hauts salaires et par une taxe sur la spéculation immobilière.

Côté santé, la plateforme prévoit une assurance dentaire universelle, d’importants investissements en santé mentale (4,1 milliards de dollars en quatre ans) et l’expansion de l’assurance-médicaments.

Enfin, pour contrer la crise du logement, le Parti vert souhaite instaurer une obligation pour les nouvelles constructions de proposer 20 % de ses unités à un loyer abordable.

Mike Schreiner, chef du Parti vert de l’Ontario, lors du dévoilement du programme de son parti. Crédit photo : Rozenn Nicolle.

 

Le français absent

Pas de mention du français ou de la francophonie dans ces neuf points. Le chef du parti se défend : « Nous avons choisi de nous focaliser sur neuf engagements particuliers, et d’être responsables en choisissant ces priorités », insistant cependant vouloir développer les services en français comme expliqué dans la « vision » du parti, disponible en ligne.

À en croire les chiffres avancés dans le plan fiscal, la province ferait un gain de 23,38 milliards sur quatre ans en portant à sa tête le PVO. En se basant sur les chiffres du Bureau de la responsabilité financière (BRF), cela amènerait l’Ontario à un déficit de 13,18 milliards d’ici 2022.

Avec ce programme, Mike Schreiner espère obtenir un premier siège à Queen’s Park, chose qui n’est jamais arrivée dans l’histoire du parti.

Il avait déjà promis un candidat pour son parti dans toutes les circonscriptions en respectant la parité homme-femme.

Lundi matin, par voie de communiqué, le Parti a annoncé que 52 % de ses candidats seraient des femmes.