Levers de drapeau et concerts à travers la province pour célébrer le Jour des Franco-Ontariens

Le drapeau hissé sur l'esplanade de l'hôtel de ville de Toronto. Crédit image: ONFR+

De Sudbury à Windsor, en passant par Ottawa, Toronto et Kingston, partout la même image : des levers de drapeau en comité restreint. La pandémie a, pour la deuxième année consécutive, bouleversé la dynamique du Jour des Franco-Ontariens, balayé l’euphorie des sorties scolaires et des grands rassemblements communautaires. Mais cette quatrième vague n’a pas mis K.-O. la fierté de la communauté qui, que ce soit en virtuel ou en présentiel, a fait preuve partout en province de créativité dans l’adversité. Nos reporters Rachel Bolduc-Crustin, Soufiane Chakkouche et Pascal Vachon étaient sur place.

Les têtes d’affiche de la scène du MIFO, à Ottawa. Source : MIFO

C’est le Mouvement d’implication des francophones d’Orléans (MIFO) qui a, le premier, lancé les festivités, dès mercredi, avec un lever de drapeau suivi d’un kaléidoscope musical mettant en vedette la chanteuse de Timmins Céleste Lévis, son complice le musicien Marc-Antoine Joly, le rappeur Squerl Noir et le trio de la Baie géorgienne Ariko.

Le public franco-ontarien a d’ailleurs pu retrouver Céleste Lévis dans « Encore ensemble », le spectacle en ligne diffusé vendredi, à l’échelle de la province.

Initiées par les 12 conseils scolaires de langue française et animées par la troupe d’humour Improtéïne, ces 90 minutes de show virtuel ont été rythmées par des découvertes culturelles, des anecdotes historiques et ponctuées de performances musicales, dont une grande mosaïque de chansons reprises en chœur par Yao, le R Premier, Julie Kim, Mélissa Ouimet et Damien Robitaille. Les Rats d’Swompe étaient aussi de la fête.

Les artistes franco-ontariens se sont mobilisés pour le spectacle virtuel « Encore ensemble ». Capture écran ONFR+

À défaut de pouvoir emmener leurs élèves hors des classes dans les rassemblements publics, les conseils scolaires ont aussi multiplié les activités dans les classes, le vendredi. Quelques municipalités avaient toutefois prévu une cérémonie officielle de lever de drapeau réduite à un très faible nombre d’invités comme à Toronto.

Restrictions sanitaires oblige, il n’y avait pas foule sur la terrasse de l’hôtel de ville de Toronto, autour du maire John Tory et de sa conseillère et présidente du comité consultatif francophone, Jennifer McKelvie. 

Aux côtés de Serge Paul, président de l’ACFO Toronto, de Tudor Alexis, consul général de France à Toronto, et de Kelly Burke, commissaire aux services en français, le maire souligné « à quel point la diversité nous rend plus forts, que ce soit sur le plan social, culturel ou économique. Les francophones représentent la communauté urbaine la plus diversifiée de la ville, et à ce titre celle-ci doit la supporter davantage ».

De gauche à droite : Zahra Diallo, Kelly Burke, Serge Paul, Édith Dumont et Tudor Alexis. Crédit image : Soufiane Chakkouche

« Ce drapeau représente mes ancêtres et la langue de mes origines », a confié Mme McKelvie, tandis que M. Paul s’est voulu plus revendicatif. « Cette journée remémore aux responsables de la ville et de la province que la communauté francophone est forte et que cette dernière a besoin de services en français pour pouvoir vivre en français et se sentir bien », a-t-il signifié. « Se rappeler de cela tous les ans c’est bien, mais c’est mieux de s’en rappeler 365 jours par an. »

D’autres municipalités ont suivi l’exemple torontois en organisant, dès le vendredi également, de petits rassemblements à l’image de Missisauga ou d’Oakville, dans la grande région de la Ville reine.

En soirée, c’est ensuite la première soirée du Festival franco-ontarien qui a retenu toute l’attention, à Ottawa. Si l’arrivée du passeport sanitaire ralentissait quelque peu l’entrée sur le site, les spectateurs étaient comblés de se retrouver pour un événement sécuritaire. Rappelons que l’édition 2020 n’avait pu accueillir qu’une centaine de personnes alors que la capacité a été relevée à 2250 cette année. 

Au menu : deux spectacles exclusifs et thématiques sur deux scènes installées au Parc Major. Les gens croisés sur place attendaient particulièrement le groupe du moment, les Rats d’Swompe, ainsi que de le retour de la formation emblématique Deux saisons. 

Au Festival franco-ontarien : le maire Watson entouré de la présidente de l’ACFO Ottawa Soukaina Boutiyeb et des élues Mona Fortier, Lucille Collard et Marie-France Lalonde. Crédit image : Ville d’Ottawa

En début de soirée, le maire d’Ottawa, Jim Watson, a procédé au lever du drapeau. L’artiste anishinabé Makena Rankin-Guérin et la formation Samajam ont participé à réchauffer la foule lors de cette soirée grise et fraîche.

La température s’est avérée beaucoup plus agréable le lendemain, en matinée, alors que les familles se sont rassemblées pour les spectacles de Bill Bestiole et des Petites Tounes. 

C’est aussi ce samedi que le Centre francophone Hamilton organisait un concert au théâtre Westdale avec, à l’affiche, l’artiste triplement primé au Gala Trille Or, Mehdi Cayenne. De son côté, la ville de Kingston avait opté pour un lever de drapeau retransmis sur ses réseaux sociaux avec l’aide de l’ACFO Mille-îles, l’occasion pour sa directrice générale, Michèle Dubois de rappeler combien ce jour est important. « Soyons fiers de vivre en français et transmettons cet amour de la langue et de la culture francophones aux générations futures en continuant de vivre en français au quotidien. »

Mehdi Cayenne sur la scène du Théâtre Westdale à Hamilton. Crédit image : Julie Jardel

À l’Université de Sudbury, c’est dans une ambiance pluvieuse que le drapeau a été hissé, ce samedi également, 46 ans après son premier lever, exactement au même endroit, notamment par Gaétan Gervais.

Plusieurs acteurs de la communauté étaient présents dont les députés de la région Jamie West, France Gélinas et Vivianne Lapointe. Le recteur de l’établissement, Serge Miville, a levé le drapeau en compagnie de la directrice de l’ACFO du Grand Sudbury Joanne Gervais, sœur de M. Gervais.

Les participants du Jour des Franco-Ontariens à Sudbury. Crédit image : Pascal Vachon

« Je n’ai jamais pensé que je serais la personne à hisser le drapeau le 25 septembre devant l’Université de Sudbury. C’est un grand privilège », a affirmé Serge Miville.

Ce dernier a tenu à souligner l’importance d’avoir une université par et pour les francophones dans le Nord pointant vers le fait que l’institution ait officiellement modifié sa charte et soit devenue laïque pour répondre aux critères provinciaux.

« Notre avenir est en jeu. La perte d’étudiants créerait des torts irréparables. Il nous faut du leadership audacieux pour faire face à la tempête et nous sommes l’institution toute désignée pour assumer un tel leadership. »

Pierre Riopel reçoit le prix de la Francophonie. Gracieuseté ACFO Sudbury

Par ailleurs, l’ACFO du Grand Sudbury a remis son prix annuel à Pierre Riopel, ancien directeur de l’éducation du Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario et ex-président du Collège Boréal. Il est aujourd’hui président du Conseil des régents de l’Université de Sudbury.

De nombreuses autres villes ont marqué la journée par un lever de drapeau, telles que Windsor, Sarnia et Chatham-Kent, dans le Sud-Ouest. Dans le Niagara, l’événement était à la fois célébré à St. Catharines et, plus modestement, à Welland, une ville où flotte en permanence l’étendard vert et blanc.

La journée se clôturera ce soir avec la deuxième partie du Festival franco-ontarien, à Ottawa, sur la thématique de l’extravajazza. À suivre également, un spectacle à Penetanguishene avec DJ Unpier et la Clé d’la Baie, tandis que l’emblématique Pont 13 de Welland s’illuminera en vert et blanc à la tombée de la nuit.

Crédits image et source : Ville de Welland, ÉÉC Saint-Albert, comptes Twitter Natalalia Kusendova, Rob Burton et Drew Dilkens, Julie Jardel et Véronique Emery.

Article co-écrit par Rachel Bolduc-Crustin, Soufiane Chakkouche, Pascal Vachon et Rudy Chabannes.