L’hôpital de Midland officiellement désigné le 1er juillet
MIDLAND – Après des années d’attente, l’Hôpital général de la baie Georgienne (HGBG) à Midland aura finalement une désignation francophone partielle le 1er juillet prochain. Malgré cette promesse la population francophone de la région reste sceptique face à la qualité des services.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
La désignation partielle de l’Hôpital général de la Baie Georgienne à Midland obligera désormais l’institution à offrir à temps plein des services en français dans les départements de l’admission, de réception, de soins ambulatoires, de ressources humaines et de comptabilité.
Ce sont les mêmes services qui étaient déjà protégés en vertu de la Loi sur les services en français à l’Hôpital général de la baie Georgienne à Penetanguishene avant sa fermeture officielle en 2014.
Claudette Paquin, résidente de la baie georgienne, a été très critique depuis le début de ce processus de désignation. Malgré le fait que cette dernière doit entrer officiellement en vigueur le 1er juillet prochain, l’ancienne présidente de l’organisme francophone La Clé d’la Baie refuse de crier victoire.
« Qu’il soit désigné c’est bien, mais (…) est-ce que les services sont en place, j’espère que oui », s’est-elle exclamé en entrevue à #ONfr.
« On ne devrait pas devoir choisir entre avoir des soins de santé et sa langue » – Claudette Paquin
Claudette Paquin déplore depuis le début du processus que ce soit la population qui ait dû se battre pour obtenir cette désignation partielle de l’établissement alors qu’à la base, la fermeture du site de Penetanguishene n’aurait jamais dû se produire.
« C’est le revers de la médaille de devoir toujours demander des services qui auraient toujours dû être là. Je ne dis pas si nous n’avions jamais eu d’établissement désigné et que l’on se battait pour avoir de nouveaux services, mais ça faisait 30 ans que l’on avait ces services-là », a souligné la résidente de la baie georgienne.
Pour Mme Paquin, deux ans et demi d’attente pour en arriver là est un échéancier beaucoup trop long.
En mars, #ONfr s’était entretenu avec le Commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, qui avait déploré que le fait français, n’avait pas été pris en considération lorsque le site de Penetanguishene avait été fermé.
Un processus trop long
La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, s’est réjouie de cette nouvelle désignation partielle.
Questionnée par #ONfr sur le sujet, la ministre Lalonde a concédé que le processus a été « long ».
« C’est un long processus et l’on va devoir faire une réflexion (…) sur ce qui s’est arrivé et comment on va pouvoir améliorer ce processus qui franchement n’ont pas été bien fait », a-t-elle indiqué à notre micro.
En mars dernier, la ministre Marie-France Lalonde avait refusé de se prononcer à savoir si la fermeture de l’hôpital à Penetanguishene avait été une erreur.
« Est-ce qu’il y aurait pu avoir un processus différent? Peut-être (…) Je peux vous dire qu’à titre de ministre déléguée aux Affaires francophones, je parle avec le ministre Hoskins et je réalise qu’au niveau du processus de désignation partielle, c’est un peu trop long », avait simplement attesté Marie-France Lalonde.
Lorsque l’Hôpital général de la baie Georgienne a annoncé la fermeture du site de Penetanguishene, pourtant désigné partiellement en vertu de la Loi 8, la direction de l’établissement souhaitait s’attaquer au déficit structurel de 1,7 million de dollars. L’organisation avait tout de même promis de déménager 36 des 47 lits du site de Penetanguishene vers celui de Midland.
#ONfr a fait des demandes d’entrevue auprès de la direction de l’Hôpital général de la Baie georgienne, mais n’a reçu aucune réponse.
Peut-être pas un cas unique
Claudette Paquin craint qu’aucune leçon ne soit tirée de l’expérience de Penetanguishene et de Midland. Pour elle, cette histoire n’est pas unique.
« Ce que l’on a conclu avec cette histoire est que même (avec) des organismes déjà désignés aucune évaluation n’est faite et il n’y a aucun suivi. Il y a peut-être plusieurs organismes qui n’offrent même plus les services (en français) », a-t-elle déploré.