Lisa MacLeod dit « songer sérieusement » à la chefferie progressiste-conservatrice

TORONTO – La députée Lisa MacLeod « songe sérieusement » à briguer la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, mais seulement, dit-elle, après que la formation ait pris le temps de se « réoutiller » pour l’avenir.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org @fpdufault

L’élue de Nepean-Carleton, à Ottawa, dit recevoir « des appuis nombreux » pour qu’elle se lance dans la course à la succession de Tim Hudak, depuis que l’ex-chef de l’opposition officielle à Queen’s Park a quitté son poste dans la disgrâce.

Mais après la cuisante défaite électorale du 12 juin, le Parti progressiste-conservateur doit prendre « au moins huit à dix mois » avant de tenir le congrès d’investiture de son prochain chef, de l’avis de la candidate potentielle.

« C’est important, d’abord, d’avoir une discussion franche sur l’avenir de notre parti », a raconté Mme MacLeod à TFO, le mercredi 30 juillet. « Nous avons perdu les quatre dernières élections, et ce, avec trois leaders qui avaient des approches très différentes. Il faut prendre le temps de bien nous définir, en tant que formation politique, puis de nous réoutiller ».

Le prochain chef progressiste-conservateur doit être « charismatique » et « bon communicateur », selon Mme MacLeod. Deux qualités que la députée originaire de la Nouvelle-Écosse dit posséder.

« Il y a beaucoup d’électeurs qui adhèrent à nos principes de prudence sur le plan financier. Mais, notre parti n’a pas été en mesure de bien leur communiquer notre vision », a soutenu Mme MacLeod, refusant toutefois de faire le procès de M. Hudak. « Notre parti doit rétablir la communication avec ces électeurs, particulièrement dans les grands centres ».

Déjà pressentie

Une candidature de Lisa MacLeod n’aurait rien d’étonnant.

L’élue d’Ottawa était déjà perçue comme une candidate potentielle à la succession de M. Hudak dès 2011, alors que le leadership de l’ex-chef était vivement contesté après sa première défaite aux urnes.

Et dans la foulée de la récente défaite, Mme MacLeod a signé dans différents grands journaux, des lettres ouvertes appelant au renouveau de son parti, dont une, le 23 juin, établissant « la responsabilité d’offrir une alternative forte et largement acceptable » lors du prochain scrutin.

L’opposition officielle à Queen’s Park doit définir les règles de sa prochaine course à la chefferie au cours des prochaines semaines.

Pour l’instant, seule la députée Christine Elliott a clairement fait part de ses ambitions à redémarrer la Big Blue Machine qui a régné sur l’Ontario pendant plus de la moitié du XXe siècle.

On s’attend à ce que les députés Victor Fedeli et Monte McNaughton briguent à leur tour la chefferie progressiste-conservatrice. Des candidatures en-dehors de la députation actuelle du parti, notamment du niveau fédéral, sont également pressenties.

Tim Hudak avait annoncé, le 12 juin, son intention de quitter la chefferie de son parti après la nomination d’un successeur. Ulcérés par la défaite, ses députés l’ont plutôt forcé à partir dès le 2 juillet, jour de la reprise des travaux parlementaires à Queen’s Park.

C’est présentement Jim Wilson, un élu de longue date, qui tient les rênes de l’opposition officielle par intérim.