L’Ontario aux urnes le 12 juin

La première ministre sortante Kathleen Wynne a déclenché des élections, peu après que l’opposition néo-démocrate eut retiré son appui au gouvernement libéral minoritaire à Queen’s Park, le 2 mai.

TORONTO – L’Ontario ira aux urnes, le jeudi 12 juin.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

La première ministre sortante Kathleen Wynne a elle-même déclenché des élections, peu après que la chef néo-démocrate Andrea Horwath eut retiré son appui au gouvernement libéral minoritaire à Queen’s Park, le vendredi 2 mai.

Mme Wynne a demandé au lieutenant-gouverneur David C. Onley de dissoudre l’Assemblée législative, donnant ainsi le coup d’envoi à une campagne électorale de 42 jours.

La chef libérale s’est dite prête à mener sa première bataille électorale à la tête de son parti, qu’elle dirige depuis à peine quinze mois. Elle s’est présentée à la presse comme le seul leader capable de tenir les rênes de l’Ontario.

« Mon gouvernement a un plan clair pour aider à créer plus de bons emplois et aider les jeunes à trouver un bon premier emploi. Nous avons un plan clair pour investir dans l’infrastructure et dans le transport en commun afin que la province devienne un meilleur endroit où vivre et élever une famille », a déclaré Mme Wynne lors d’un point de presse devant son bureau, à Queen’s Park.

Dans leur plus récente ébauche budgétaire, qui est morte au feuilleton avec la dissolution de l’Assemblée législative, les libéraux proposaient 29 milliards $ sur dix ans pour les transports et 2,5 milliards $ sur dix ans pour attirer des entreprises et créer des emplois.

Kathleen Wynne a lancé ses premières attaques électorales sur les néo-démocrates, qu’elle a accusés de « ne pas avoir de plan cohérent », et sur les progressistes-conservateurs, qu’elle a accusés de vouloir « nous faire rebrousser chemin ». Elle a aussi décoché quelques flèches au gouvernement fédéral conservateur de Stephen Harper qui, selon elle, en fait trop peu pour l’Ontario.

« Nous avons besoin d’un premier ministre qui se tient debout devant Stephen Harper, et qui sait s’opposer à lui si c’est pour promouvoir et faire avancer l’Ontario », a insisté la chef libérale.

Vote de confiance

Étant minoritaires, les libéraux de Mme Wynne avaient besoin de l’appui d’au moins un parti d’opposition pour faire adopter leur plus récent budget, déposé le 1er mai.

Après avoir fait volte-face à la presse, Mme Horwath est sortie de son mutisme au lendemain du dépôt du budget, le 2 mai, pour signaler son intention de défaire le gouvernement sortant à la première occasion.

La chef néo-démocrate Andrea Horwath a décidé de retirer son appui au gouvernement libéral minoritaire, le 2 mai.  (Photo: François Pierre Dufault)
La chef néo-démocrate Andrea Horwath a décidé de retirer son appui au gouvernement libéral minoritaire, le 2 mai.
(Photo : François Pierre Dufault)

La chef néo-démocrate a énuméré trois promesses libérales découlant du budget 2013 que le gouvernement sortant n’aurait pas tenues; à savoir une réduction de 15% des primes d’assurance-automobile, la création d’un bureau de responsabilisation financière du gouvernement et l’amélioration des soins de santé à domicile pour les aînés.

« Le même gouvernement qui n’a pas pu tenir trois promesses, l’an dernier, formule plus de 70 nouvelles promesses, cette année. Comment Kathleen Wynne compte-t-elle construire un navire si elle est incapable de construire un radeau », a décoché Mme Horwath, lors d’un point de presse à Queen’s Park. « J’ai perdu confiance en Kathleen Wynne et sa capacité à gouverner. Je ne peux plus continuer à l’appuyer ».

Les progressistes-conservateurs de Tim Hudak, qui étaient préparés à voter contre le budget, ont accueilli favorablement la nouvelle du déclenchement des élections, le 2 mai. « Amenez-les », a écrit la députée Lisa MacLeod sur son compte Twitter.

À la dissolution de l’Assemblée législative, les libéraux occupaient 48 sièges, les progressistes-conservateurs 37, et les néo-démocrates, 21. Il y avait un siège vacant.