L’Ontario et le Canada dévoilent leur plan pour l’immigration francophone

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, et la ministre ontarienne des Affaires civiques et de l’Immigration, Laura Albanese. Crédit image: Archives #ONfr, Jean-François Morissette

OTTAWA – Le gouvernement fédéral et la province ont dévoilé, le vendredi 27 avril, les termes de l’annexe francophone jointe à l’Accord Canada-Ontario sur l’immigration (ACOI). Une annexe qui était très attendue par les organismes franco-ontariens pour aider à augmenter le nombre de nouveaux arrivants de langue française en Ontario.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

L’annexe francophone était attendue depuis le dévoilement de l’Accord Canada-Ontario sur l’immigration (ACOI), signé pour cinq ans en novembre dernier.

Selon les termes de l’entente, les objectifs partagés de la province et du gouvernement fédéral seront d’accroître le nombre d’immigrants francophones en Ontario, pour atteindre les cibles fixées, mais aussi d’inclure les nouveaux arrivants à la communauté franco-ontarienne et de leur faire connaître les possibilités de vivre en français dans la province.

En Ontario, 2,36 % des nouveaux résidents permanents en 2017 étaient francophones, alors que la province s’est donné une cible de 5 % en 2012. Le gouvernement fédéral vise pour sa part 4,4 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec d’ici 2023.

Pour y parvenir, les deux paliers de gouvernement évoquent la mise en place d’une stratégie internationale de promotion et de recrutement, qui pourrait comprendre des séances d’information sur l’immigration, des conférences Web, des salons de l’emploi et des forums, citant Destination Ontario français.

On prévoit également promouvoir les avantages de l’embauche d’immigrants francophones auprès des employeurs de la province, mais aussi de faire connaître aux candidats à l’immigration les différentes communautés franco-ontariennes à travers l’Ontario, y compris hors des grands centres urbains.

Des objectifs que salue l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), qui avait été consultée sur cette annexe.

« Nous sommes satisfaits de cette entente dans laquelle se retrouvent plusieurs des recommandations qui étaient dans notre Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario », commente le président de l’organisme, Carol Jolin. « Ce sont de bons progrès par rapport à ce qu’on avait et ça vient compléter les 41 millions de dollars annoncés dans le nouveau Plan d’action pour les langues officielles. »

« Par et pour »

Réclamée à plusieurs reprises par l’AFO et d’autres organismes franco-ontariens, la mention « par et pour » est également évoquée dans le document.

Les gouvernements s’engagent à collaborer avec les organisations et les réseaux communautaires en immigration francophone « pour assurer la clarté et l’exactitude des messages visant à promouvoir l’immigration francophone en Ontario et à y attirer » des immigrants. Ils prévoient également mettre l’accent sur la livraison de services d’établissement par les organisations francophones.


« Quand les francophones s’occupent de leurs affaires, ça va toujours mieux » – Carol Jolin, président de l’AFO


Le président de l’AFO espère que cela se traduira sur le terrain, notamment en mettant en place un service d’accueil en français pour les nouveaux arrivants francophones à l’aéroport Pearson de Toronto afin de leur faire connaître l’Ontario français, ses communautés et les services disponibles dans la langue de Champlain.

L’Ontario mieux équipé, dit la ministre

Dans un communiqué, la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario, Laura Albanese, estime qu’avec la signature de l’annexe francophone, la province sera « mieux équipée pour soutenir les municipalités et pour attirer un plus grand nombre de nouveaux arrivants francophones ».

Un avis que partage M. Jolin.

« Il y a une volonté de la part des deux paliers de gouvernement de mieux travailler ensemble et de synchroniser les efforts. On parle de promotion, de recrutement, de mobiliser les employeurs, de moyens d’accueillir, mais aussi de retenir les nouveaux arrivants francophones, d’avoir des services en français pour l’accueil de réfugiés… C’est de bon augure et cela envoie un message clair. »

Peu loquace sur l’impact de cette annexe pour la francophonie canadienne, le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen, insiste toutefois sur la volonté de travailler avec la province sur le dossier de l’immigration.

« Par l’entremise de ces initiatives, les gouvernements du Canada et de l’Ontario démontrent leur volonté de collaborer afin d’assurer la maximisation des retombées économiques, sociales et culturelles de l’immigration dans la province. La collaboration entre le gouvernement fédéral et ses partenaires provinciaux est un élément crucial de la réussite continue du système d’immigration du Canada, chef de file en la matière. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois, le 27 avril à 15h25.


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