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L’Ontario officiellement membre de l’OIF

Temps de lecture : 3 minutes

ANTANANARIVO – Après plusieurs mois de suspense, l’Ontario a enfin sa réponse. La province rejoint officiellement les rangs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

La province bénéficiera dorénavant d’un statut de membre observateur.

Ce nouveau gain pour l’Ontario francophone a été annoncé, le samedi 26 novembre, à Antananarivo (Madagascar) lors du XVIe Sommet de l’organisme. Le gouvernement de l’Ontario l’a ensuite confirmé dans un communiqué peu avant 9 h.

Peu de temps après l’annonce de l’adhésion à l’OIF, la ministre déléguée aux affaires francophones a partagé sa joie lors d’une entrevue accordée à #ONfr.

« Notre demande a été très bien reçue. L’OIF a pu voir l’engagement francophone de l’Ontario (…) J’étais très très très fiers. Pour nous tous ! », a-t-elle confié à chaud.

Il faut le dire, l’Ontario a essuyé pendant des années plusieurs refus de la part du gouvernement fédéral quant à son adhésion à l’OIF. L’arrivée de Justin Trudeau au pouvoir en octobre 2015 a permis de débloquer les choses.

Marie-France Lalonde n’a aucun doute sur le fait que l’Ontario a sa place au sein de l’organisation. « La francophonie est forte. Au niveau de nos valeurs en Ontario, on peut se sentir confiant de rejoindre les valeurs promues par l’OIF, au niveau des femmes, de la jeunesse, des libertés, du développement économique, de l’accès à l’éducation… ce sont des valeurs qui sont de grande importance pour notre gouvernement et l’ensemble des Ontariens », a-t-elle soutenu.

L’entrée de l’Ontario dans la francophonie mondiale risque de provoquer plusieurs retombées positives. Quel impact cette adhésion  aura-t-elle sur la vie des Franco-Ontariens, selon Mme Lalonde ? « C’est un peu trop tôt pour déterminer les changements de demain. On revient en Ontario avec un statut d’observateur à une organisation très importante. On va développer des liens plus étroits. On va regarder au niveau économique et culturel (…) Ce qui semble ressortir, c’est que la francophonie internationale a bien hâte de voir les opportunités sur lesquelles on va pouvoir travailler et les liens qu’on va développer ensemble », a-t-elle affirmé depuis Madagascar.

AUDIO Écoutez l’entretien réalisé par notre journaliste avec la ministre Lalonde en appuyant sur ce lien

Plus tôt en journée, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, avait pris la parole devant les membres de l’OIF. « Soyez assurés que le 26 novembre 2016 restera gravé comme une date clé dans la longue et remarquable histoire de la francophonie ontarienne », a-t-elle affirmé avant de présenter un message préparé par la première ministre, Kathleen Wynne, dans l’incapacité d’être présente sur place.

Comme simple observateur, l’Ontario assistera à la majorité des grands rassemblements de l’OIF, mais souvent sans pouvoir y prendre la parole ou intervenir.

À long terme, la province a d’ores et déjà fait savoir son envie de devenir un membre de plein droit, ce qui lui permettrait de participer pleinement aux instances que sont le Sommet de la Francophonie, la Conférence ministérielle de la Francophonie et le Conseil permanent de la Francophonie.

La province devrait alors verser une contribution annuelle à l’OIF, proportionnel à son PIB.

Autres réactions

Si Kathleen Wynne n’était pas présente à Madagascar, ce n’était pas le cas de Justin Trudeau. « Le gouvernement du Canada se réjouit que l’Ontario ait obtenu son statut d’observateur au sein de l’OIF. Les Franco-Ontariens ont joué un rôle de premier plan dans l’édification du Canada », a fait valoir le premier ministre du Canada.

Dans la matinée de samedi, les Franco-Ontariens ont exprimé leur satisfaction peu après l’annonce. À commencer par le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin : « De l’extérieur, l’Ontario n’est pas forcément vue comme une province où on parle français. Cette adhésion est donc une occasion en or pour rehausser sa visibilité et pour envoyer le message qu’il est possible de vivre, d’étudier, de travailler et de prospérer en français en Ontario. »

Interrogé par #ONfr sur la pertinence de l’annonce, en comparaison aux excuses du gouvernement sur le Règlement XVII, l’autre nouvelle d’ampleur de l’année pour les Franco-Ontariens, M. Jolin reconnaît que la comparaison est difficile. « L’une est triste, l’autre est positive. »

De son côté, la vice-présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Audrey LaBrie, met en évidence les bénéfices de cette adhésion pour les francophones hors Québec : « C’est une nouvelle visibilité pour nos communautés (…) Dans le monde, les gens ont bien souvent une méconnaissance de la francophonie canadienne, pensent qu’elle s’arrête au Québec. »

Le Québec et le Nouveau-Brunswick sont membres à part entière de l’OIF depuis respectivement 1971 et 1977, tandis que le Canada y occupe un siège depuis la création de l’organisme en 1970.

Un total de 80 États ou gouvernements bénéficient d’un statut de membriété (54 membres de plein droit, 3 associés et 23 observateurs).

Michaëlle Jean en est la secrétaire générale depuis janvier 2015.

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