L’Ontario opte pour une réouverture en trois étapes et lève des restrictions dès samedi

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford. Source: Twitter Fordnation

TORONTO – L’Ontario emboîte le pas du Québec en optant pour une réouverture en plusieurs phases. Son plan graduel de déconfinement, dévoilé ce jeudi, prévoit une levée des mesures de santé publique en fonction du taux de vaccination provincial et des indicateurs clés de santé publique. Dès samedi, les installations récréatives à l’extérieur seront réouvertes et les rassemblements à cinq personnes autorisés, avant le lancement de la première phase, prévu le 14 juin.

« On est bien placé pour envisager une réouverture progressive de la province », a lancé le premier ministre Doug Ford, en conférence de presse, alors que presque 60% des adultes ontariens ont reçu leur première dose de vaccin contre la COVID-19.

La première phase, qui entrera en vigueur le 14 juin prochain, se concentrera sur les activités de plein air avec des foules réduites, où le risque de transmission est plus faible et autorise la vente au détail avec des restrictions. Seront autorisés les rassemblements jusqu’à dix personnes et les repas en terrasse avec jusqu’à quatre personnes par table.

La deuxième phase permettra des rassemblements extérieurs jusqu’à 25 personnes, les sports et ligues de plein air, les services de soins personnels et les services religieux, limités une capacité de 15%. Les commerces non essentiels pourront aussi rouvrir leurs portes aux clients dans la limite de 25% de leur capacité. En terrasse, le nombre de personnes maximum par table passera à six.

Cette phase pourrait intervenir à compter du 5 juillet, à condition que 70% des adultes aient reçu leur première dose de vaccin, contre 20% leur deuxième dose.

Les trois phases de réouverture provinciale. Source : Gouvernement de l’Ontario

La troisième et dernière phase étendra la réouverture aux salles de gym, aux salles intérieures de restaurants, aux musées, bibliothèques et casinos. Mais les bars et restaurants ne pourront pas rouvrir à l’intérieur tant et aussi longtemps que 70-80% de la population n’aura pas reçu une dose et 25% une seconde dose, a prévenu la ministre de la Santé, Christine Elliott, qui s’attend à ce que 65% des Ontariens soient vaccinés, d’ici la fin mai.

Dans le scénario le plus optimiste, cette ultime phase pourrait être enclenchée à la fin du mois de juillet.

Un plan pour les bars mais pas pour les écoles

« Grâce aux mesures de santé publique strictes que nous avons mis en place pour freiner la propagation des variants du virus de la COVID-19, nous constatons une amélioration soutenue de la situation et une stabilisation du nombre d’admissions dans nos hôpitaux et aux soins intensifs », a expliqué Doug Ford.

Le plan ontarien ne dit rien, en revanche, du calendrier de réouverture des écoles. Doug Ford a émis de fortes réserves et mis en garde contre des décisions trop hâtives, alors que les enfants doivent recevoir le vaccin au cours du mois de juin et que les projections de la table scientifique avancent un risque de transmission de 11% en cas d’ouverture prématurée. L’apprentissage en ligne se poursuivra donc dans les écoles primaires et secondaires.

Baisse du taux d’hospitalisation et de l’occupation des unités de soins intensifs. Source : Gouvernement de l’Ontario

Le gouvernement Ford maintient la pression sur Ottawa afin que les mesures de dépistage aux frontières soient renforcées. « Un tiers de voyageurs aériens sont exemptés de quarantaine obligatoire à leur arrivée en Ontario », a tancé le premier ministre, dénonçant le contournement des contrôles et des placements en hôtel obligatoires par le franchissement de la frontière terrestre.

Plus tôt ce jeudi, les experts de la table scientifique avaient exposé plusieurs tendances encourageantes comme la baisse des taux de contamination, des résultats positifs et des hospitalisations, associée au maintien des progrès en matière de vaccination.

« Le maintien de certaines mesures de santé publique jusqu’à la mi-juin pourront contribuer à assurer un bon été », avaient-ils fait valoir, précisant qu’une éventuelle réouverture des écoles entraînerait une augmentation « gérable » de cas.