Avez-vous le blues lorsque l’hiver canadien émerge ? Rassurez-vous, car vous n’êtes pas le seul. En effet, la dépression saisonnière – ou trouble affectif saisonnier – est causée par le manque de lumière de novembre à janvier. Heureusement, la luminothérapie s’avère un traitement efficace pour soulager cette dépression saisonnière, ainsi qu’une multitude d’autres troubles de l’humeur. Dans ce reportage, la psychologue Suzanne Filion détaille le grand pouvoir que peuvent receler des lampes à l’apparence bien ordinaire. Deux de ses patientes, soit Mélanie Willard et Louise Mancil, témoignent des bienfaits de la luminothérapie.
ONFR+ Société
MÉLANIE WILLARD est dans une maison et accorde une entrevue.
MÉLANIE WILLARD :
Les gens pensent que…
that’s just the way it is.
Mais c’est pas le cas. Il y a
plein de choses qui peuvent
aider, puis la luminothérapie,
moi, j’y crois fortement.
J’ai souffert de six commotions
cérébrales. Donc, c’est surtout
mon brouillard au cerveau
qui m’affecte beaucoup.
Puis souvent, j’ai de la misère
à faire des pensées…
Tu sais, je suis plus lente,
je cherche mes mots beaucoup.
MÉLANIE est à l’extérieur et contemple un champ enneigé.
LOUISE MARCIL accorde une entrevue.
LOUISE MARCIL :
On a toujours soupçonné
qu’il y avait quelque
chose qui m’achalait
dans le temps de l’hiver.
Je me sentais tellement
peu d’énergie, puis je me
sentais tellement lasse.
DOCTEURE SUZANNE FILION, psychologue, accorde une entrevue.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Le trouble affectif
saisonnier, souvent, la personne
va sentir que ses membres sont
lourds. On me dit parfois :
« C’est comme si je marche
à travers l’eau. » Puis même, la
personne peut commencer à avoir
des pensées dévalorisantes
par rapport à elle-même,
par rapport à son entourage. Et
il y en a qui s’isole beaucoup.
LOUISE est assise à l’extérieur, sous un soleil d’hiver, et profite de sa lumière.
LOUISE MARCIL : Narratrice
C’est pas
parce que j’aime pas
l’hiver, mais c’est
que c’est les périodes
de noirceur qui m’aident pas.
DOCTEURE SUZANNE FILION poursuit son entrevue.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Oui, c’est causé par un manque
de lumière. La mélatonine,
c’est l’hormone de la noirceur,
l’hormone du sommeil. Puis
si t’en produis encore tôt
le matin, eh bien, tu vas avoir
tendance à être plus fatigué.
Et la lumière aide à cesser
la sécrétion de la mélatonine le
matin. On a un rythme circadien.
S’il y a un manque de lumière,
il peut y avoir une
désynchronisation de nos
horloges biologiques et on peut
aussi ne pas être synchronisé
ou en harmonie avec
l’extérieur. Donc, c’est
tant interne qu’externe.
DOCTEURE SUZANNE FILION, à son bureau, branche un appareil de luminothérapie. Il y en a une dizaine qu’elle allume ensuite et qui diffuse leur lumière.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
La luminothérapie, c’est d’avoir
recours à une… à la lumière
dans le fond pour aider
à traiter certaines difficultés.
MÉLANIE WILLARD poursuit son entrevue. Une lampe de luminothérapie est à côté d’elle.
MÉLANIE WILLARD :
Je pense que plusieurs
d’entre nous sont au courant
que ça existe. Par contre, moi,
j’étais sous l’impression que
c’était surtout pour les gens
qui souffrent de troubles
saisonniers.
DOCTEURE SUZANNE FILION branche un appareil de luminothérapie et le dirige vers le visage de MÉLANIE.
MÉLANIE poursuit son entrevue.
MÉLANIE WILLARD :
Quand j’ai entendu
parler que ça pourrait peut-être
aider mon brouillard au cerveau,
j’ai comme pris l’opportunité
tout de suite de l’essayer, puis
ça a fait une grande différence.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Donc, ça prend des lumières
qui ressemblent à celles-ci dans
le fond, qui est une lumière
à 10 000 lux.
DOCTEURE SUZANNE FILION allume l’appareil sur la table à côté d’elle.
DOCTEURE SUZANNE FILION poursuit son entrevue.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Le lux, c’est une
mesure d’intensité de la lumière
et on ne regarde pas la boîte
directement. Elle peut être
placée de côté. En autant
qu’elle soit à peu près
entre 1 pied à 2 pieds.
MÉLANIE poursuit son entrevue.
MÉLANIE WILLARD :
J’ai ressenti comme
la lumière passer à travers,
en arrière de mes yeux ici
et sur mon front, puis ça l’a
comme enlevé la pesanteur.
DOCTEURE SUZANNE FILION poursuit son entrevue.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
La rétine, le fond de la
rétine reçoit les photons,
les particules de lumière,
et on va convertir les photons
dans un influx nerveux.
En animation, le déplacement d’influx nerveux est présenté.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Et puis ça va passer dans le fond
par un passage qui va se rendre
dans une section du cerveau,
dans le noyau suprachiasmatique.
Mais ce noyau-là, dans le coeur
du cerveau, sert vraiment
à réguler les différentes
horloges biologiques.
DOCTEURE SUZANNE FILION place une lumière en direction de LOUISE qui, assise sur un canapé, lit.
LOUISE poursuit son entrevue.
LOUISE MARCIL :
Moi, c’est 30 minutes de
lumière qu’il me faut le matin.
C’est comme le soleil l’été.
Quand tu vois le soleil qui
rentre dans ta fenêtre le matin,
là, ça réveille mon corps.
En séquence vidéo, le soleil se lève et des glaçons fondent.
DOCTEURE SUZANNE FILION poursuit son entrevue.
DOCTEURE SUZANNE FILION :
Définitivement, la
luminothérapie n’est pas assez
connue. Ça a un impact bénéfique
dans 55 % des cas et ça peut même
augmenter jusqu’à 80 % des cas
si c’est administré au bon
moment et qu’on l’utilise
de façon constante.
LOUISE poursuit son entrevue.
LOUISE MARCIL :
C’est toujours mieux
de passer la journée avec
une bonne humeur, puis envisager
les choses plus positivement.
MÉLANIE poursuit son entrevue.
MÉLANIE WILLARD :
Je trouve qu’il y a tellement
de gens qui souffrent en
silence, qui souffrent seuls.
On pense qu’on est les seuls.
Quand ça va pas, il y a pas
de gêne à aller chercher
de l’aide, tu sais.
Là, je me sens comme
si je faisais partie
du Club des 100 watts,
puis c’est bien mieux comme ça.
DOCTEURE SUZANNE FILION éteint une lampe de luminothérapie.
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