Maison de la francophonie d’Ottawa : tout prêt dans un an?

La projection du bâtiment lors de sa probable ouverture dans quelques mois. Archives #ONfr

OTTAWA – Les organisateurs du projet de la Maison de la francophonie d’Ottawa visent maintenant une ouverture pendant l’hiver 2019-2020. La reprise des travaux sur le chantier à l’automne dernier permettra-t-elle enfin le respect de la date d’échéance? En entrevue avec #ONfr, le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) se montre à la fois optimiste et prudent.

« Cette reprise des travaux, c’était le délai. Il y a avait le processus d’appel d’offres, l’échéancier était prévisible », assure la présidente du CEPEO, Lucille Collard. « On n’est jamais sûr de rien, on travaille très fort vers cet objectif de l’hiver 2019-2020, mais on ne peut rien garantir. »

Depuis l’automne 2016, la gestion de la propriété située au 2720, chemin Richmond, dans l’Ouest de la Ville, est dorénavant sous la houlette du conseil scolaire en lieu et place du Centre multiservices francophone de l’Ouest d’Ottawa (CMFO), dorénavant partenaire. Un « regroupement » qui avait permis de relancer les demandes à la province quant au financement pour les travaux de rénovation de cette ancienne école.

Si urgence il y a, c’est que le centre de gravité des francophones d’Ottawa se déplace un peu plus chaque année vers l’Ouest. Mais les plus de 30 000 francophones de l’Ouest d’Ottawa ne bénéficient pas encore des mêmes services que leurs homologues du centre-ville ou de l’Est.

Auparavant, le projet de la Maison de la francophonie avait cumulé les retards. Lors de la Journée des Franco-Ontariens en 2011, les responsables parlaient, par exemple, d’une ouverture… en 2012.

À la pelletée de terre, en juin 2015, avait succédé une série de désagréments : découverte d’amiante dans l’édifice, « problèmes de structures et d’infrastructures », puis du vandalisme sur le site. Autant d’obstacles et de besoin d’argent supplémentaire qui avaient provoqué l’arrêt des travaux jusqu’à l’automne dernier.

« La démolition de l’annexe du bâtiment a déjà eu lieu, les travaux sont en bonne voie, les engins sont sur le chantier », précise le CEPEO.

Pas de restrictions budgétaires

Le financement de 8,95 millions de dollars offert, en décembre 2017, par le gouvernement provincial avait alors donné un peu d’oxygène à l’établissement. « Le financement avait été annoncé six mois avant l’entrée en place d’un nouveau gouvernement », annonce prudemment Mme Collard. On comprend que les restrictions budgétaires du gouvernement Ford n’ont donc pas eu d’impact sur le projet.

L’enveloppe sera-t-elle suffisante pour la construction du gymnase, l’un des points centraux des travaux? « Oui, mais pour les services de garderie et de la petite enfance, c’est quelque chose qu’on va devoir réévaluer dans un deuxième temps. Pour le financement de ce projet, on ne peut être sûr de rien, on travaille sur des solutions viables. Ça fait partie du projet et des objectifs. »

Dans l’attentes de nouveaux locataires

En attendant l’ouverture théoriquement dans un an, le CEPEO et le CMFO se concentrent sur le bon déroulement des travaux et la recherche des partenaires. Comprendre : trouver des locataires dans le bâtiment.

La Cité, le Centre soleil d’Ottawa-Ouest, la Coopérative Ami Jeunesse, l’Hôpital Montfort ou encore le Centre communautaire Franc-Ouest sont toujours « prêts » à offrir des services dans le futur édifice.

« Il n’y a pas d’organismes à ma connaissance qui se sont ajoutés », laisse entendre Ronald Bisson, président du CMFO. « On a des bureaux qui vont être disponibles. »

Et de poursuivre : « À l’heure actuelle, à l’intérieur de l’Ouest de la ville, il n’y a pas un seul un camp d’été en français. Ils sont à Kanata et Barrhaven, mais pas au centre. On travaille pour des camps dès cet été que l’on pourrait développer via la Maison de la francophonie. »