Marée libérale dans les circonscriptions francophones hors Québec

Le député fédéral d'Ottawa-Vanier, Mauril Bélanger, est décédé mardi 16 août.

OTTAWA – Le vote francophone jouait un rôle stratégique dans plusieurs circonscriptions électorales en milieu minoritaire, lundi 19 octobre. À l’image du reste du Canada, une très grande majorité d’entre elles ont finalement opté pour le changement. 

Dans les 30 circonscriptions à surveiller, établies par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, plusieurs luttes s’annonçaient serrées. Représentant une proportion de plus de 5% dans 29 circonscriptions, les francophones pouvaient dès lors y changer l’issue du scrutin.

En 2011, le Parti conservateur (PC) était sorti gagnant avec 19 députés, pour 7 néo-démocrates et 4 libéraux. Quatre ans plus tard, la tendance s’est totalement inversée et la vague libérale a emporté 25 de ces circonscriptions, pour trois victoires du PC et deux élus pour le Nouveau Parti démocratique (NPD).

La ministre des Pêches et Océans, Gail Shea, dans la circonscription d’Egmont, à l’Île-du-Prince-Édouard et le ministre des Affaires autochtones et Développement du Nord et de la francophonie, Bernard Valcourt, dans le comté Madawaska-Restigouche, au Nouveau-Brunswick, ont fait les frais de ce vent de changement.

Les circonscriptions francophones de l’Ontario ont, elles aussi, décidé de faire confiance au parti de Justin Trudeau. Les juridictions de Kanata-Carleton, Nepean, Nipissing-Timiskaming et Ottawa-Ouest-Nepean, celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères, John Baird, sont toutes devenues libérales.

Cette tendance s’est aussi confirmée dans deux comtés très francophones hors Québec, anciens bastions libéraux ayant basculé dans le camp conservateur en 2006. Les libéraux Andrew Leslie (Orléans) et Francis Drouin (Glengarry-Prescott-Russell) ont respectivement délogé les conservateurs Royal Galipeau et Pierre Lemieux.

Déconfiture néo-démocrate

Si le NPD a subi une déconfiture sur la scène fédérale, cet échec s’est reflété dans les trente circonscriptions francophones identifiées par la FCFA.

Charlie Angus, victorieux dans Timmins-Baie James, et Carol Hughes, vainqueur à Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, ont été les exceptions confirmant cette règle. Grosse déception aussi dans Acadie-Bathurst, au Nouveau-Brunswick, où Jason Godin n’a pas succédé au député sortant du même parti, Yvon Godin. Donné vainqueur dans les sondages, le jeune candidat de 22 ans a été devancé par le libéral Serge Cormier. Autre coup dur pour le parti orange : la défaite du porte-parole aux Langues officielles, Claude Gravelle, dans Nickel Belt, aux dépens du libéral Marc Serré.

Du côté des conservateurs, on est désormais loin de la moisson de 2011. Seuls Guy Lauzon (Stormont-Dundas-Glengarry), Pierre Poilievre (Carleton) et Ted Falk (Provencher) ont sauvé l’honneur pour le désormais premier parti d’opposition à la Chambre des communes. Les conservateurs ont également perdu les sièges de Nova-Ouest, en Nouvelle-Écosse, de Saint-Boniface – Saint-Vital et de Winnipeg-Sud, au Manitoba, et d’Edmonton-Centre, en Alberta.