Maux de tête pour les candidats aux élections scolaires à Toronto

TORONTO – Si le nombre de conseillers scolaires francophones ne sera pas affecté par les changements apportés au conseil municipal de Toronto par le gouvernement de Doug Ford, la confusion suscitée et le redécoupage de la carte électorale obligent les candidats à s’ajuster.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« Les électeurs connaissent déjà mal les élections scolaires. Avec ce qui s’est passé autour de la réduction de la taille du conseil municipal et l’incertitude autour de la date des élections, je crains que cela n’entraîne encore plus de confusion », explique Geneviève Oger, candidate dans le quartier 4 pour le Conseil scolaire (CS) Viamonde.

La candidate Geneviève Oger en campagne. Crédit image : Gracieuseté G. Oger

Bien qu’il estime que ces changements ne l’affecteront pas directement, le candidat pour le Conseil scolaire catholique (CSC) MonAvenir, Zino Muamba Idikay, redoute que le taux de participation n’en soit encore davantage affecté.

« Je crains vraiment que toute cette histoire ne dissuade les électeurs d’aller voter. Sur le terrain, les gens me le disent. Il va falloir aller à leur rencontre, mais il reste peu de temps avant le 22 octobre. »

Changements à la carte électorale

À un mois des élections scolaires, les candidats tentent donc de réajuster leur campagne. Car la réduction du conseil municipal de Toronto, si elle n’a pas d’impact sur le nombre de sièges au niveau des conseils scolaires francophones, a entraîné un redécoupage de la carte électorale avec lequel ils doivent désormais composer.

« L’école de mes enfants [École élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau] ne se trouve même plus dans le quartier où je me présente. Et certains parents de cette école vont voter pour un conseiller qui ne représentera même pas l’école de leurs enfants… C’est bancal pour les familles! », dénonce Mme Oger. « Pour moi, c’est un gros désavantage, car je me suis beaucoup impliquée dans l’école de mes enfants depuis trois ans. Beaucoup de gens me connaissent là-bas », regrette-t-elle.

Pour certains conseillers, ce redécoupage électoral est synonyme d’un agrandissement considérable de leur territoire.

« Ça m’ajoute près de 1000 élèves! Sachant que les électeurs francophones sont déjà dispersés, ça va être difficile de tous les rejoindre en si peu de temps. Je vais devoir adapter ma stratégie », explique ainsi Thomas Guillot, candidat dans le quartier 3 pour le CS Viamonde.

Ce dernier a déjà commencé à faire campagne aux abords de l’école élémentaire Pierre-Eliott-Trudeau qui se retrouve désormais dans son territoire. Mais il déplore ne pas encore avoir la liste à jour de tous ses potentiels électeurs.

Prudence des conseils scolaires

Du côté des conseils scolaires, on se garde bien de commenter les conséquences de cette série à rebondissements.

Dans un échange de courriels, le CSC MonAvenir indique qu’il « se conformera aux attentes du gouvernement de l’Ontario », rappelant que « la nouvelle répartition ne changera rien pour la plupart des électeurs pour les postes des conseillers scolaires au CSC MonAvenir ».

« Il y a toujours deux postes de conseillers à élire pour la ville de Toronto, soit pour les régions Toronto Est et Toronto Ouest, et l’attribution des écoles demeure la même. Les électeurs qui résident près de la frontière entre les deux régions pourraient toutefois avoir changé de région puisque cette frontière a été redessinée par les limites des nouveaux quartiers de la ville. »

Du côté du Conseil scolaire Viamonde, la directrice des communications et du marketing, Claire Francoeur, indique que le conseil suit « les directives administratives émanant du ministère de l’Éducation et celles du greffier de la Ville de Toronto », sans s’étendre davantage.

Une attitude de neutralité que déplore Mme Oger.

« Le Conseil scolaire Viamonde donne trop peu d’information aux parents », considère-t-elle.

Elle souhaiterait, par exemple, qu’il soit possible d’organiser un débat dans une école pour faire connaître les candidats et inciter les parents à aller voter.

« Les conseils scolaires anglophones le permettent. De notre côté, ce sont des parents bénévoles qui ont trouvé un endroit pour organiser un débat. »

Dans les prochains jours, M. Guillot prévoit multiplier le porte-à-porte et sa participation à des événements, tout en utilisant les médias sociaux.

« Il va falloir redoubler d’effort! »