Mieux définir l’insécurité linguistique pour trouver des solutions

Archives ONFR+

OTTAWA – La Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) a annoncé, ce jeudi, le développement de la Stratégie nationale pour la sécurité linguistique pour le printemps 2020. L’objectif : régler le problème de l’insécurité linguistique par des mesures concrètes.

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

« Nos membres ont commencé à nous parler d’insécurité linguistique en 2014. C’est un problème extrêmement complexe, car il y a plusieurs aspects à l’insécurité linguistique et différentes manières de la vivre et de la définir. Pour moi, qui viens de Miramichi, au Nouveau-Brunswick, où la communauté francophone est extrêmement minoritaire, ça s’est traduit par la difficulté de dire « Bonjour » au lieu de « Hello » dans une épicerie. Pourtant, tout le monde aurait compris mon « Bonjour »! », explique la présidente de la FJCF, Sue Duguay.

Pour d’autres, l’insécurité linguistique vient d’une façon de parler ou d’un accent jugés personnellement ou par l’extérieur comme étant inférieurs à un français « standard », poursuit-elle.

Et pour contrer ce problème qui, selon Mme Duguay, pourrait menacer la vie et la survie du français au Canada, son organisme a décidé d’établir une Stratégie nationale pour la sécurité linguistique.

« Ultimement, on veut que les francophones et les francophiles se sentent à l’aise de s’exprimer et s’affirment quand ils affrontent des problèmes liés à l’insécurité linguistique. Mais pour trouver des solutions, il faut déjà s’entendre sur une définition commune de ce qu’est l’insécurité linguistique. C’est ce que cet exercice devrait permettre de faire. »

Sondage, mémoires et consultations

La FJCF prévoit plusieurs démarches pour mettre en place cette stratégie. Ainsi, des consultations, des entrevues ciblées, la tenue d’un forum pancanadien réunissant des jeunes et des acteurs de la communauté sont prévues dans les prochains mois.

L’organisme jeunesse a également lancé, ce jeudi, un sondage au public, disponible jusqu’au 18 novembre, afin de faire un état des lieux de la situation.

Il invite également le public, les organismes et les associations à organiser des groupes de conversation à travers le Canada et à en partager les conclusions avant le 31 janvier prochain ou encore, à soumettre un mémoire d’ici au 23 novembre.

Printemps 2020

La nouvelle stratégie qui devrait en découler devrait être rendue publique au printemps 2020.

« On ne sait pas encore quelle forme cela prendra, si ce seront des mesures à mettre en place par le gouvernement, par des organismes ou autres, mais ce que nous savons, c’est que ça s’adresse à tout le monde, et pas seulement les jeunes ou le milieu communautaire », précise Mme Duguay.

Et de poursuivre : « Si on réussit à atteindre la sécurité linguistique pour les francophones, ceux-ci seront capables d’aller plus loin et d’en faire encore plus! »


POUR EN SAVOIR PLUS :

La discrimination des accents, une menace pour le français

Le « franglais » ne menacerait pas le français

L’insécurité linguistique au cœur du Sommet sur l’éducation

Insécurité linguistique : des élèves francophones inquiets

Des jeunes Franco-Ontariens jugés en raison de leur accent