Le français n’est pas une langue officielle en Roumanie, mais plusieurs choisissent quand même de faire leurs études universitaires dans la langue de Molière. Et en Roumanie, ce n’est pas compliqué. La plupart des universités proposent des programmes d’étude entiers en français, et ce, dans presque toutes les disciplines. Comment expliquer la popularité de l’étude universitaire francophone dans ce pays de l’Europe de l’Est ? Le journaliste Étienne Fortin-Gauthier s’est intéressé à la question.
Des images de Bucarest se succèdent.
Dans une rue de Bucarest, ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER, ayant pour adresse Twitter « @EtienneFG », s’adresse au public de l’émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER :
La Roumanie a toujours aimé
d’amour le français et ici,
c’est pas seulement des belles
paroles : on peut faire toutes
ses études universitaires
dans la langue de Molière
autant en journalisme
qu’en droit ou en médecine.
ONFR+, Nomade
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER : Narrateur
On se trouve à l’Université
de Bucarest. L’auteur belge
Jean Marc Turine prend
la parole devant un groupe
d’universitaires roumains.
En marge de l’événement,
j’en rencontre quelques-uns,
tous étudient en français.
Dans une petite bibliothèque, ROBERTA BUCURA, étudiante en traduction, est interviewée devant d’autres étudiants.
ROBERTA BUCURA :
Je pense que les Canadiens
doivent savoir que les
Roumains aiment le français,
beaucoup, et on aime tout
ce qui est français.
Et la France a eu une influence
très importante chez nous
et le français aussi.
Un livre intitulé « La francophonie roumaine : passé, présent, avenir » est présenté.
Devant les autres étudiants, ANA FIGHER, étudiante en philologie russe/français, est interviewée.
ANA FIGHER :
Je pense que je pourrais
utiliser mon français
pendant toute la vie.
Je veux aller à l’étranger
et peut-être étudier en France.
Des bandes dessinées des « Aventures de Tintin » en roumain sont présentées.
Devant les autres étudiants, OANA-MIRUNA MACHITA, étudiante en linguistique, est interviewée.
OANA-MIRUNA MACHITA :
Le français, c’est ma
passion. J’enseigne aussi à
l’Institut français de Bucarest.
J’utilise le français
pour l’enseigner.
Dans une rue de Bucarest, ÉTIENNE s’adresse au public de l’émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER :
Le français est pas une langue
maternelle en Roumanie. C’est
pas non plus une langue qui est
officielle dans le pays,
mais il reste qu’encore
aujourd’hui, 10 % des Roumains
maîtrisent la langue française.
Ça, ça veut dire deux millions
de personnes et c’est, entre
autres, parce qu’on a développé
ici un réseau d’universités
qui offrent des programmes
dans à peu près toutes
les disciplines en français.
Devant une murale du centenaire de la Roumanie, SONIA BERBINSKI, professeure et responsable du centre de réussite universitaire francophone, est interviewée.
SONIA BERBINSKI :
On intègre le français
dans toutes les facultés,
dans toutes les universités
et dans tout le pays
pour les Roumains qui veulent
travailler en français et
aussi pour les étrangers
qui savent parler le français
et non pas le roumain.
Dans une petite bibliothèque universitaire, SONIA anime une conférence avec un auteur francophone devant des étudiants.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER : Narrateur
Sonia Berbinski gère le Centre
de réussite universitaire
francophone de Bucarest.
On y accueille des auteurs,
des artistes, notamment
pour permettre aux Roumains
de comprendre que le
français est une langue
mondiale et bien vivante.
SONIA BERBINSKI :
Lorsque les
Roumains commencent à apprendre
le français, au début,
ils disent : « Oui, oui,
on va à Paris, Paris,
ville de l’amour », etc.
Mais après, ils se rendent
compte que le français, qui est
parlé sur tous les continents,
devient une langue de travail
aussi. Et ils voient dans
le français un espoir de vie.
Dans une classe universitaire, ÉTIENNE s’adresse au public de l’émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER :
Au total, il y a
109 programmes universitaires
en français en Roumanie et
ils sont pas tous concentrés
à Bucarest, la capitale.
Il y en a dans 16 villes
un peu partout dans le pays.
L’Agence universitaire
de la francophonie, qui a été
créée à Montréal, a participé
à cette explosion de
l’universitaire francophone.
Dans un bureau, MOHAMED KETATA, directeur régional, Europe centrale et orientale, de l’Agence universitaire de la Francophonie, est interviewé.
MOHAMED KETATA :
La Roumanie, je dirais
même, c’est le troisième pays
de l’Agence universitaire
de la francophonie,
puisque, après la France et
ses 175 établissements membres,
on retrouve l’Algérie avec 55
et la Roumanie, nous avons
plus de 45 universités
membres aujourd’hui.
Descendant les escaliers extérieurs d’un immeuble, ÉTIENNE s’adresse au public de l’émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER :
Mais le secret de
l’universitaire francophone
en Roumanie est pas compliqué.
C’est qu’il y a un besoin de
main-d’oeuvre dans le pays qui
parle français. À la fin de leur
formation, ces étudiants vont
pouvoir facilement décrocher un
emploi grâce à leur connaissance
de la langue française.
Dans son bureau, MOHAMED est interviewé à nouveau.
MOHAMED KETATA :
Nous comptons, je dirais,
quelques milliers d’entreprises
francophones. Plus de 15 % du PIB
roumain vient justement par
ces entreprises francophones.
Devant la murale du centenaire, SONIA est interviewée à nouveau.
SONIA BERBINSKI :
Avant, la Roumanie, c’était
un pays francophone. En fait,
l’anglais a pris le dessus au
français, mais l’anglais devient
insuffisant actuellement.
Raison pour laquelle toutes
les entreprises demandent
de connaître l’anglais, c’est
comme la langue maternelle,
mais de connaître
le français ou, au moins,
une autre langue étrangère.
S’éloignant d’un grand bâtiment, ÉTIENNE s’adresse au public de l’émission.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER :
Évidemment, comme partout
ailleurs, l’anglais gagne
du terrain, même dans le milieu
universitaire. Mais il reste
qu’en Roumanie, les études
universitaires francophones
demeurent encore bien
plus populaires que
celles en espagnol,
en allemand ou en italien.
Des images de la Roumanie se succèdent.
Texte informatif :
Prochain épisode : la Belgique
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