Normand Labrie recteur par intérim de l’Université de l’Ontario français

Le professeur de l'Université de Toronto Normand Labrie. Gracieuseté

TORONTO – L’Université de l’Ontario français (UOF) a dorénavant un recteur par intérim. Normand Labrie a été nommé ce mercredi, devenant ainsi le premier à prendre cette fonction pour l’établissement dont l’ouverture est toujours prévue en 2020.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

M. Labrie a notamment occupé les postes de directeur du Centre de recherches en éducation franco-ontarienne de l’Institut des études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto et de vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de ce même institut. Par ailleurs, en 2012, M. Labrie est nommé par le conseil des ministres du gouvernement du Québec à titre de directeur scientifique du Fonds de recherche du Québec — Société et culture.

« Le défi est de taille, mais sa contribution depuis de nombreuses années, même lorsque le projet n’était encore qu’une idée, et sa parfaite maîtrise du dossier font de lui le candidat idéal pour bâtir notre université francophone », a fait part Dyane Adam, la présidente du conseil des gouverneurs, par voie de communiqué.

M. Labrie restera en poste jusqu’en juillet 2019, date à laquelle sera comblé le « poste régulier » du rectorat, indique l’UOF. Les candidats pour le poste pourront appliquer à partir de l’automne 2018.

En entrevue avec #ONfr, M. Labrie affirme toutefois « ne pas avoir pris sa décision » quant à poser ou non sa candidature pour le poste définitif.

« Une approche pédagogique du 21e siècle »

L’UOF est confrontée à plusieurs défis depuis quelques mois. D’abord, l’échéance d’une ouverture en 2020. En février dernier, Dyane Adam avait admis que la date d’ouverture de la nouvelle institution pourrait être repoussée.

« Notre objectif est toujours pour 2020 », tranche la nouvelle figure de proue de l’UOF. « La première chose, dans les prochaines semaines, sera de faire approuver nos programmes de baccalauréat par le gouvernement de l’Ontario. Nous allons les soumettre au mois de septembre, et espérons avoir une réponse au printemps 2019. »

Normand Labrie confirme à cet égard que les programmes seront divisés en quatre parties : pluralité humaine, environnements urbains, économie mondialisée et cultures numériques. C’est ce qu’avait déjà fait savoir Dyane Adam au moment de dévoiler le rapport du Comité de planification en août dernier. « Il s’agit ici d’une approche pédagogique du 21e siècle. »

À cela pourrait s’ajouter un « deuxième volet pour 2021 », lequel inclurait les programmes de droit et des services sociaux. « Ce volet serait donné en partenariat avec d’autres universités qui auraient peut-être besoin de ces programmes. »

Par ailleurs, la future université cherche toujours son emplacement dans la Ville reine. Aucun local n’a encore été trouvé pour accueillir les étudiants à partir de 2020. Sur le sujet, Dyane Adam avait laissé entendre qu’un campus temporaire pourrait, pendant quelques années, assurer la transition avec le campus définitif.

« On travaille très fort pour un local », s’anime M. Labrie. « Mais le marché de Toronto est dense et hyperactif, avec peu d’offres. Trouver une université, c’est un engagement de plusieurs milliers de dollars. Il faut définir dans un premier temps quels sont nos besoins humains, 200 ou 40 personnes? Veut-on des laboratoires? Quelle sorte de pédagogie on désire? Ces questions se posent actuellement. »

Réactions de l’AFO et du RÉFO

Les associations militant pour une Université de l’Ontario français se montrent globalement satisfaites du choix de M. Labrie. « Bonne nomination, tout à fait logique », affirme le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin à #ONfr. « Quand on passe à travers le CV, on voit que c’est quelqu’un qui gravite dans le milieu. »

Même son de cloche du côté du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). « Il a de très bonnes qualifications », affirme sa co-présidente Marie-Pierre Héroux, avant de prévenir aussitôt. « M. Labrie devra établir la crédibilité de l’Université, la faire grandir, tout en travaillant sur la provincialisation du projet, avoir une stratégie avec toutes les régions de l’Ontario sur le sujet. »

En avril dernier, le projet d’université avait franchi une nouvelle étape avec la nomination des douze membres du Conseil des gouverneurs.