Nouvelle clinique à Sudbury : le service en français incertain

Jérémy Stevenson, le directeur général du RLISS du Nord-Est, dévoile l'investissement lors d'une conférence de presse.

SUDBURY – Le Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est a annoncé, le mercredi 2 mai, un investissement de près de 1,1 million de dollars à l’appui d’une clinique d’infirmier-praticien à Sudbury. Les fonds permettront d’ouvrir un nouvel établissement au centre-ville afin de desservir les gens marginalisés et les sans-abri. Toutefois, l’offre de services en français de cette clinique demeure incertaine.

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

« La clinique dirigée par du personnel infirmer praticien du district de Sudbury est très ravie d’ouvrir un bureau au centre-ville afin d’offrir des soins primaires aux gens qui n’ont pas un accès permanent à des services de santé », a déclaré Jennifer Clement, directrice des soins de santé de la Clinique.

La Clinique offre actuellement des services à deux emplacements : un à Lively et un sur la promenade Riverside dans le Sud-Ouest de Sudbury. Mme Clement a expliqué que le financement octroyé permettra d’accroître considérablement leur personnel.

Le maire de Sudbury, Brian Bigger (troisième de la gauche) s’est joint aux représentants du RLISS et de la Clinique. Crédit image : Didier Pilon

« Avec cet investissement, nous aurons la chance d’ajouter trois infirmiers-praticiens à notre équipe », a explicité la directrice. « Nous engagerons aussi un travailleur social et un infirmier autorisé à temps plein, ainsi qu’un physiothérapeute, un intervenant social et un ergothérapeute à temps partiel. »


 « Notre gouvernement s’est engagé à assurer que tous les résidents de l’Ontario aient accès à des soins primaires de grande qualité, plus près de chez eux. » –  Helena Jaczek, ministre de la Santé et des Soins de longue durée


 

Le processus d’embauche déjà entamé, la directrice des soins de santé dit avoir engagé deux employés unilingues anglophones. « Des deux employés que nous avons déjà engagés, aucun ne peut servir les patients en français », affirme-t-elle. « C’est quelque chose que nous garderons en tête lorsque nous engagerons les autres. »

La lacune des services en français est aussi visible sur le site web de l’organisme, où la grande majorité du contenu n’existe qu’en anglais.

 

Une conférence de presse unilingue

Exception faite des salutations rapides du nouveau directeur général du RLISS du Nord-Est, Jérémy Stevenson, la conférence de presse s’est aussi déroulée entièrement en anglais, à l’encontre des exigences de la Loi sur les services en français.

Une mention sur le site web du RLISS du Nord-Est affirme que « les réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) doivent respecter les exigences de la Loi de 1986 sur les services en français (LSF) par rapport à la planification, au financement et à la surveillance des services de santé dans le système local ».


 « La seule chose que je sais dire en français, ce sont des jurons. » – Jennifer Clement, directrice des soins de santé de la Clinique


 

De son côté, le directeur général du RLISS a assuré qu’il entreprendra les démarches nécessaires à l’avenir. « On m’a donné le texte en anglais », s’est défendu M. Stevenson. « Je suis nouveau. Nous publions déjà les communiqués de presse dans les deux langues, mais ce que nous allons essayer d’inclure le français dans nos présentations à l’avenir. Vous allez voir ce changement, ça s’en vient. »