Oléoduc : des préoccupations « raisonnables »

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, a reçu la visite de son homologue du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, le 24 novembre.

TORONTO – Le premier ministre du Nouveau-Brunswick juge « raisonnables » les préoccupations de l’Ontario par rapport à un projet d’oléoduc dont bénéficierait grandement sa province sur le plan économique. « C’est normal d’avoir un dialogue », dit Brian Gallant.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le projet d’oléoduc Énergie Est de la firme TransCanada permettrait d’acheminer le pétrole brut de l’Alberta vers la plus importante usine de raffinage au pays, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

Pour la province maritime, il s’agirait d’une véritable manne économique. Pour les autres provinces que traverserait l’oléoduc, comme l’Ontario, il y a la crainte d’un désastre écologique.

« C’est important pour moi, en tant que premier ministre, et (…) pour tous ceux qui appuient le projet d’être toujours ouverts à avoir une discussion avec les gens qui ont des préoccupations », a déclaré M. Gallant, de passage à Queen’s Park, le lundi 24 novembre. « Je pense que jusqu’à date, nous avons démontré que nous sommes prêts à nous assurer (que le projet aille de l’avant) tout en protégeant l’environnement le plus possible ».

Projet controversé

Le projet d’oléoduc de 4600 kilomètres, qui pourrait transporter jusqu’à 1,1 million de barils de pétrole brut par jour, génère son lot d’opposition, notamment au Québec où une coalition de citoyens tente d’y faire obstacle.

M. Gallant, récemment élu à la tête du Nouveau-Brunswick, croit pour sa part qu’un pipeline aurait des retombées positives dans tout le pays, et pas seulement dans sa province.

Or, l’Ontario a formulé, à peine quelques jours avant la visite de M. Gallant, une série de conditions à TransCanada, notamment que le projet d’oléoduc soit « conforme aux normes techniques les plus élevées en matière de sécurité publique et de protection de l’environnement ».

Le Québec y est allé des mêmes conditions.

« Ça va bien plus loin que l’Ontario et le Québec. Le Nouveau-Brunswick a une capacité de raffinage qui va bénéficier (d’un oléoduc) et ça fait partie de la discussion », a nuancé la première ministre ontarienne Kathleen Wynne, flanquée de son homologue néo-brunswickois. « Nous devons nous assurer, dans la discussion sur une stratégie énergétique canadienne, que nous tenons compte des intérêts des provinces à travers le pays ».