« On travaille pour une politique sur les services en français » – Padminee Chundunsing

La présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB) Padminee Chundunsing. Minesh Ramchurn Studio

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Padminee Chundunsing, présidente de la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB), l’organisme porte-parole des francophones de Colombie-Britannique.

LE CONTEXTE :

Padminee Chundunsing a été réélue par acclamation à la présidence de la FFCB, dimanche 2 juin. Il s’agit de son troisième et dernier mandat, puisqu’elle ne souhaite pas se représenter en 2021.

L’ENJEU :

La Colombie-Britannique est souvent vue comme la province la moins ouverte à la francophonie, n’ayant ni loi ni politique sur les services en français. Elle s’est également fait remarquer pour de nombreux recours devant les tribunaux. Le défi est immense pour les quelque 64 325 résidents dont le français est la première langue officielle parlée.

« Vous avez été reconduite à la tête de la FFCB ce dimanche, par acclamation. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Cela doit vouloir dire que je fais bien mon travail! Plus sérieusement, je crois que les gens apprécient ce que j’ai fait et les efforts que j’ai déployés ces dernières années comme présidente. Et même si nous n’avons pas eu d’autres candidats, je ne suis pas inquiète pour l’avenir, car nous avons un conseil d’administration très fort, avec des gens dévoués et compétents. La relève est là, il va juste falloir la former pour la prochaine présidence.

Pourquoi avez-vous choisi de vous représenter?

Vous savez, dans ce genre de poste, le premier mandat est fait pour apprendre et se familiariser avec les dossiers, le second, pour faire le travail et le troisième doit permettre d’en voir les résultats. Nous avons beaucoup de gros dossiers sur la table et notre directeur général prendra sa retraite d’ici un mois, je pensais donc qu’il était important de continuer.

Vous avez indiqué que ce sera votre dernier mandat comme présidente et comme vous le soulignez, votre directeur général, Robert Rothon, quittera lui aussi bientôt ses fonctions. Peut-on dire qu’une page se tourne à la FFCB?

Je ne pense pas. Je dirais plutôt que nous sommes en transition. On va avoir un temps pour permettre de transférer les dossiers entre M. Rothon et notre nouveau directeur général, Louis Moubarak. M. Rothon a fait un très beau travail et notre nouveau directeur va apporter de nouvelles idées. Je pense que son expérience va beaucoup aider la FFCB.

Padminee Chundunsing lors de l’assemblée générale de la FFCB, ce dimanche. Source : Twitter FFCB

Quel bilan faites-vous de votre dernier mandat?

Je suis très fière de ce que j’ai accompli depuis quatre ans. Pendant mes deux mandats, j’ai parcouru la province, travaillé avec les bailleurs de fonds pour obtenir du financement pour nos organismes, rétabli une bonne entente avec la province… Je crois que la communauté a confiance en notre travail.

Sur le plan national, j’ai également poussé pour une bonification de l’enveloppe du Plan d’action pour les langues officielles que nous avons obtenue. Ma seule déception, c’est notre défaite devant les tribunaux dans la cause sur les services d’aide à l’emploi. J’espère que la modernisation de la Loi sur les langues officielles permettra d’éviter que de pareils cas de figure ne se reproduisent.

Quels sont les objectifs pour le mandat à venir?

Il y a la modernisation de la Loi sur les langues officielles, comme je le disais, mais aussi le dossier de l’immigration qui a été transféré de la FFCB à une entité indépendante. On espère aussi obtenir un kiosque d’accueil en français à l’aéroport de Vancouver, comme il y en a un à Toronto. On veut aussi voir comment on peut aider dans le dossier de la pénurie d’enseignants francophones dans la province, car les besoins sont criants. Enfin, on veut continuer à travailler pour obtenir une politique sur les services en français.

Pensez-vous possible d’obtenir cette politique sur les services en français d’ici la fin de votre mandat?

Cela fait des années qu’on répète que nous sommes la seule province à ne pas en avoir. Je pense que le moment est opportun. Nous avons une bonne relation avec le ministre Adrian Dix [ancien directeur de la section du Yukon et de la Colombie-Britannique de Canadian Parents for French, aujourd’hui ministre responsable de la francophonie] et je suis confiante. On en a déjà parlé avec la province et c’est quelque chose de faisable. »