« On va atteindre les cibles en immigration francophone hors Québec », dit Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau. Archives ONFR+
Le premier ministre Justin Trudeau. Archives ONFR+

OTTAWA – Même si le fédéral n’a pas atteint une seule fois son objectif en immigration francophone hors du Québec en 20 ans, cette année sera différente, assure Justin Trudeau.

« On va d’ailleurs atteindre les cibles probablement pour la première fois d’immigration francophone hors Québec », a lancé le premier ministre canadien quelques minutes avant la réunion du caucus libéral.

Ces propos viennent après que le Canada ait sorti ces nouvelles cibles de niveau d’immigration au pays mardi. Le nombre de nouveaux arrivants prévu en 2023 est de 465 000, 485 0000 en 2024 et 500 000 en 2025, pour près de 1,5 million en trois ans.

Le premier ministre canadien était questionné à savoir si ces nombres n’étaient pas trop élevés pour contrer le déclin du français au pays, après les données du plus récent Recensement de 2021, notant un déclin accru du français en Ontario.

« On va continuer d’assurer la protection du français partout au Canada », a répondu M. Trudeau, ajoutant « vouloir continuer à travailler avec Québec pour s’assurer qu’il y ait de l’immigration francophone ».

Pas encore au niveau

Les plus récents chiffres indiquent que si la tendance de l’immigration francophone hors Québec est à la hausse, elle est encore loin du 4,4 % espérer par le fédéral. De janvier à août 2022, les immigrants francophones hors Québec représentaient 3,7 % du portrait à l’échelle du pays. En juillet et en août seulement, le Canada atteignait son objectif avec 4,8 %. Le ministre de l’Immigration Sean Fraser avait affirmé auparavant que le chiffre des trois premiers mois de l’année soit 2,56 % était le loup dans la bergerie pour les quatre trimestres 2022.

Sean Fraser avance qu’il est « essentiel de continuer à augmenter le nombre de nouveaux arrivants francophones ». De son côté, Ginette Petitpas Taylor assure que le Plan d’action sur les Langues officielles et son projet de Loi C-13 aideront à renverser la tendance.

« Nous avons été très clairs dans le projet de loi (C-13) et dans notre Plan d’Action, toute la question d’augmenter l’immigration francophone est très importante (…). Pour moi, c’est une priorité absolue », soutient la ministre des Langues officielles.

Ottawa travaille aussi sur une nouvelle stratégie en immigration francophone qui sera en vigueur dès que la refonte de la Loi sur les langues officielles obtient la sanction royale.

« Je pense que ça va complémenter le fait qu’on a besoin de plus d’immigrants et de nouveaux arrivants qui viennent au pays et on devrait mettre l’accent sur plus de francophones », estime la députée d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier.

La présidente du Conseil du Trésor Mona Fortier. Crédit image : Stéphane Bédard

Le Canada possède une cible de 4,4 % de nouveaux arrivants francophones hors du Québec depuis 2003, mais ne l’a jamais atteint. Face à ces échecs répétitifs, plusieurs organismes de la francophonie canadienne, dont la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, demandent à ce que le fédéral rehausse son objectif à 12 % dès 2024 et 20 % en 2036.