Ottawa bilingue à l’honneur des Prix de l’AFO

Les lauréats des Prix de reconnaissance de l'AFO 2017. Crédit image: Mathieu Fortin

OTTAWA – Linda Cardinal, Tréva Cousineau et la Journée d’action citoyenne en appui au bilinguisme de la Ville d’Ottawa ont été reconnues, le samedi 28 octobre, lors de la remise des prix de reconnaissance de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Les trois récipiendaires de ces cinquièmes Prix de reconnaissance de l’AFO partagent un point commun : le projet « Ottawa, bilingue » sur lequel tous ont travaillé.

Après avoir déjà reçu, cette année, l’Ordre du Canada et le prix Bernard Grandmaître de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa), Linda Cardinal, cofondatrice du Mouvement pour une capitale officiellement bilingue, a de nouveau été reconnue pour son engagement et ses travaux universitaires sur la francophonie ontarienne et canadienne.

La professeure à l’École d’études politiques et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques à l’Université d’Ottawa a reçu le Prix du pilier de la francophonie qui reconnaît les efforts et le cheminement professionnel d’une personne à l’endroit de la communauté francophone.


« J’ai toujours essayé dans ma carrière et ma vie de rapprocher l’université et la communauté et de m’assurer que les connaissances qu’on produit ont aussi une utilité sociale. » – Linda Cardinal, Lauréate du Prix pilier de la francophonie


« Ça me fait vraiment chaud au cœur, car c’est une reconnaissance qui vient de ma communauté. En plus, c’est le Prix pilier de la francophonie. C’est comme si on disait que je suis une composante essentielle de la communauté. Une universitaire en plus! Habituellement, on nous met dans un coin, on dit que les universitaires sont toujours là pour nous dire quoi faire… », a commenté Mme Cardinal.

Le vent dans les voiles

La professeure de l’Université d’Ottawa a partagé les honneurs du gala de l’AFO avec Tréva Cousineau, présidente de Dialogue Canada, organisme qui a lui aussi travaillé sur le dossier « Ottawa, bilingue ».

La militante franco-ontarienne a reçu le Prix Florent-Lalonde en récompense de ses cinquante années de bénévolat à la défense et à la promotion de la francophonie aux niveaux local, provincial, national et même international.

« Je suis très heureuse, car ça représente une reconnaissance de mes pairs. Je ne croyais vraiment pas que je serais choisie, car il y a tant de monde qui mériterait un tel prix dans la salle. C’est ça la communauté franco-ontarienne, nous sommes engagés, nous donnons de notre temps… Quand je crois vraiment en quelque chose, j’ai envie de m’engager à 100 %. C’est trop des fois, mais j’aime ça! Et quand je vois les jeunes qui s’engagent, comme à l’ACFO Ottawa, je me dis qu’on a le vent dans les voiles », a déclaré la représentante de l’Ontario au conseil d’administration du Centre de la francophonie des Amériques.

L’AFO a également remis conjointement le Prix de l’horizon franco-ontarien à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), au Regroupement des étudiants franco-ontariens (RÉFO) et à l’ACFO Ottawa pour l’organisation de la Journée d’action citoyenne du 31 mai, à Ottawa.

Le président de la FESFO, Pablo Mhanna-Sandoval. Crédit image : Benjamin Vachet

« Ce prix reconnaît la puissance et le pouvoir de la jeunesse en Ontario. C’est la jeunesse qui fait avancer les choses, avec la sagesse des plus vieux. C’est sa détermination à faire une différence! La communauté franco-ontarienne a la réputation d’être dominée par des personnes plus âgées et c’est pour ça que je pense que c’est important de donner sa place à la jeunesse et de reconnaître sa vision. C’est une affirmation que les jeunes vont avoir encore plus de place », croit le président de la FESFO, Pablo Mhanna-Sandoval.

Les trois organismes avaient organisé une marche citoyenne et un ralliement communautaire pour appuyer le projet « Ottawa, ville bilingue ». L’événement avait été marqué par l’annonce, le jour même, du dépôt d’un projet de loi privé de la députée d’Ottawa-Vanier, Nathalie Des Rosiers, sur le bilinguisme officiel de la capitale nationale.

Les récipiendaires ont souligné l’importance de voir ce dossier avancer, alors qu’un peu plus tôt dans la journée de samedi, la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, a confirmé, comme l’avait révélé en exclusivité #ONfr en septembre, que le gouvernement de Kathleen Wynne déposera cet automne son propre projet de loi dans le dossier afin d’en accélérer le vote.

« J’espère que ça va se faire avant les élections, car on ne veut pas vivre une campagne électorale provinciale et municipale avec cette question-là. Je pense que tous les partis adhèrent et que pour une question comme celle-là, il faut aller au-delà de la partisanerie », glisse Mme Cardinal.

Malaise autour du discours de l’ACPP

Le gala de l’AFO a également été l’occasion de souligner les dix années de François Boileau à la tête du Commissariat aux services en français. Ce dernier a reçu l’hommage de l’ancienne ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur.

Rassemblant plus de 350 convives, le gala de l’AFO a été marqué par un certain malaise, exprimé sous couvert d’anonymat à #ONfr, concernant la présence de l’ACPP, les producteurs de pétrole et de gaz naturel du Canada, parmi les partenaires du Congrès 2017 et pour donner un discours très peu lié à la francophonie ontarienne lors de la soirée de samedi.