Participation en baisse au Banquet de la francophonie de Prescott et Russell

Les lauréats du Banquet de la francophonie de Prescott et Russell, samedi soir. Crédit image: Sébastien Pierroz

EMBRUN – La francophonie attire moins les foules qu’avant du côté de l’Est ontarien. Ils étaient quelque 235 à avoir répondu présent pour la 21è édition du Banquet de la francophonie de Prescott et Russell ce samedi soir. Un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes.

Théâtre de cette grande messe annuelle de la francophonie de l’Est ontarien, le Centre récréatif d’Embrun avait logiquement des airs de fête. Au regard de la vingtaine de tables des invités, difficile à voir une différence en comparaison des autres années. Le président de l’Association canadienne-française de l’Ontario de Prescott et Russell (ACFO-PR), Jacques Héroux, est tout de même formel.

« Ça descend environ d’une vingtaine de participants par année au moins. La région est peut-être saturée de galas. Cette semaine, nous venons de vivre un gala à Alfred dans le cadre du congrès Agro et Franco, la semaine prochaine, il y a un gala à Ottawa, avant cela il y a eu les Prix Bernard-Grandmaître. C’est toujours la même clientèle. »

Le président de l’ACFO-PR, Jacques Héroux. Crédit image : Sébastien Pierroz

Organisatrice de l’événement, l’ACFO-PR n’exclut pas l’idée de revoir sa formule pour mieux attirer du monde. « Il y a peut-être la possibilité de changer les prix du gala, de le faire à tous les deux ans au lieu d’un an, ou encore de changer de date, car la plupart des galas sont en mars car il s’agit du mois de la francophonie. »

Ce « constat » n’est toutefois aucunement « une inquiétude », affirme M. Héroux, persuadé que le Banquet « va rester », et continuera à allier « le côté élégance et distinction ».

Des raisons recherchées

Présent lui aussi parmi les 235 convives de ce Banquet, l’ancien député provincial Jean Poirier connaît bien les rouages de l’événement. C’est lui qui est à l’origine de sa création en 1999 et qui, pendant des années, s’occupait de son organisation.

« Au début, l’événement avait lieu à Alfred, mais nous avions été obligé rapidement de s’installer à Embrun, car c’était une plus grande salle et on pouvait accueillir 484 personnes. On était complet à chaque fois! »

Ce chiffre de participation divisé par deux au fur et à mesure des années comporte son lot d’explications pour l’ancien élu. « Premièrement, le prix de participation était à l’époque de 75 $ par personne, alors que maintenant c’est 120 $. Aussi, après mon départ du comité organisationnel, on a laissé faire des discours politiques très partisans et beaucoup de gens sont venus me dire qu’ils étaient moins à l’aise avec cette idée. »

En entrevue pour ONFR+ dans le cadre de la Rencontre hebdomadaire du samedi, l’organisatrice Nathalie Ladouceur avait assuré que le Banquet n’avait jamais eu pour vocation de laisser la part belle aux discours des élus. « Les gens sont là pour les lauréats, mais pas pour un message politique. C’est un événement de réseautage! »

116 membres depuis 1999

Ils sont en tout cas désormais 116 à avoir été intronisés membre de l’Ordre de la francophonie de Precott et Russell depuis 1999. Quatre se sont ajoutés à la liste ce samedi soir.

À la différence du Gala des Prix Bernard-Grandmaître ou les Prix de reconnaissance de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Banquet ne laisse pas de place au suspense. Les lauréats sont dévoilés par l’ACFO-PR plusieurs semaines à l’avance. Autre particularité : les discours politiques et partisans sont donc soigneusement évités, même si les petites phrases en disent parfois long.

« Quand on est francophone en Ontario, on est destiné à être meilleur et à se dépasser. C’est ce qu’on fait dans Prescott-Russell », a fait part la présidente-directrice générale de La Cité, Lise Bourgeois, au moment de recevoir l’Ordre de la francophonie dans la catégorie « engagement ».

Nathalie Ladouceur (à gauche) recevant l’Ordre de la francophonie de Prescott et Russell. Crédit image : Sébastien Pierroz

« Pour former une communauté, il faut créer une mémoire commune. Cette citation me touche profondément. Nous sommes, nous serons. Nous entendez-vous, M. Ford? », a quant à elle lancé Nathalie Ladouceur, lauréate dans la catégorie « bénévole ».

Fait rare : l’Ordre de la francophonie à été remis à titre posthume. La veuve de Phil Arber, résident engagé de Vankleek Hill, est montée sur scène pour recevoir la récompense de son mari décédé en 2016. Enfin, l’Union des cultivateurs franco-ontarien (ACFO) a été sacrée pour le volet « organisme ».

En début de soirée, l’enseignant Jean-François Dion a été honoré du prix Thomas-Godefroy réservé aux moins de 35 ans. L’autre lauréate, Evelyne Roy-Molgat, n’était pas présente pour l’événement.