Pas de réouverture comme dans le reste de l’Ontario à Porcupine

Le Bureau de santé de Porcupine. Gracieuseté

Arguant que la situation est trop critique, le Bureau de santé de Porcupine n’entrera pas dans la phase 1 du déconfinement prévu vendredi comme le reste de la province. Ça veut donc dire que les rassemblements extérieurs ainsi que les restaurants et commerces non essentiels de villes comme Hearst, Timmins et Kapuskasing devront attendre avant d’ouvrir leurs portes.

Lundi, le gouvernement ontarien a annoncé devancer la phase 1 de son plan d’ouverture au 11 juin, première étape prévue initialement pour le 14 juin. Pour la médecin-hygiéniste du Bureau de santé de Porcupine, il n’est pas question avec la situation actuelle d’imiter le reste de l’Ontario.

« Je pense que les chiffres sont très clairs, il n’y a aucune chance qu’on puisse rouvrir cette semaine », a admis la Dre Lianne Catton, ce lundi en conférence de presse.

« J’espère qu’on va pouvoir tourner la tendance, mais ça va devoir prendre plusieurs jours ou semaines encore », a-t-elle ajouté.

Pour cette dernière, la situation est trop critique pour qu’elle puisse recommander une ouverture à la santé publique et au ministère de la Santé.

« Ce n’est pas ce qu’on veut faire, mais malheureusement, avec la transmission qu’on voit et avec les possibilités d’interactions qu’on a en ce moment, penser à accroître ces interactions n’est pas quelque chose que nous proposons ou recommandons. »

Lundi, le bureau de santé a recensé 29 nouveaux cas après en avoir eu 32 dimanche et 48 samedi. Il faut rappeler que la situation a dégénéré depuis près de deux mois dans la région du Nord qui avait eu 14 cas au total seulement durant tout le mois de mars.

« On voit de la transmission à l’extérieur et où les gens ne respectent pas la distanciation physique et ne porte pas le masque. On voit de la transmission à l’intérieur à un taux alarmant et où les gens ne respectent pas les mesures sanitaires. On a absolument besoin de tout le monde pour prendre les mesures nécessaires pour contenir le virus », a demandé la docteure en chef du district sanitaire.

À Timmins, les autorités s’inquiètent de la montée des cas de la COVID-19. Archives ONFR+

À l’Hôpital de Timmins, où on recense 16 patients hospitalisés en raison du virus, on s’inquiète des répercussions actuelles et futures sur l’établissement hospitalier si la situation ne s’améliore pas.

« La moyenne d’âge de nos patients hospitalisés en raison de la COVID-19 est de 55 ans. On continue à voir une tendance de jeunes personnes hospitalisées en raison de complications dues à la COVID-19 », a précisé Kate Fyfe, la présidente de l’hôpital.

L’arrivée du variant Delta

La semaine dernière, la région a indiqué qu’elle avait eu son premier cas du variant Delta, un des variants les plus contagieux de la COVID-19. Malgré un seul cas, le bureau de santé assume que le variant pourrait s’être répandu dans la communauté, mais les résultats confirmant le tout pourrait seulement être connus dans quelques semaines, précise Mme Catton.

« Je suis préoccupée par le fait qu’il pourrait y en avoir d’autres », admet-elle.

Pour la Dre Canton, le fait que la majorité des cas soit des variants nécessite que la population fasse plus attention que par le passé.

« On voit des variants en forte augmentation qui sont plus dangereux et plus transmissibles et la façon dont le virus se répand avec les variants est différent de ce qu’on a vu l’an dernier. »

De leur côté, les villes de Hearst et Kapuskasing s’en tirent assez bien alors qu’elles comptent deux cas actifs chacun. Les régions de la Baie-James et la Baie d’Hudson et Timmins ont de leur côté respectivement 170 et 154 cas actifs en date du 7 juin.