Patrick Brown blâmé pour des fautes éthiques

Patrick Brown
L'ancien chef du Parti progressite-conservateu r de l'Ontario, Patrick Brown. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Le commissaire à l’intégrité blâme l’ancien chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario, Patrick Brown, pour avoir omis de divulguer un paiement reçu par un ancien candidat.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Selon un reportage du Globe and Mail datant de février, Patrick Brown, aurait effectué une transaction financière avec Jass Johal au montant de 375 000 dollars. Ce dernier est par la suite devenu candidat pour le Parti PC de l’Ontario dans la circonscription Brampton-Nord. Cette somme aurait ensuite servi de paiement pour l’achat d’une propriété dans la région de Barrie que M. Brown aurait loué à des amis et de la famille. Il n’aurait toutefois jamais mentionné ces sommes dans sa divulgation annuelle de revenus, comme l’exigent les règles de Queen’s Park.

Dans son rapport, le commissaire à l’intégrité de l’Ontario, David Wake, a conclu que M. Brown a enfreint la Loi sur l’intégrité des députés à deux reprises en omettant de déclarer un prêt consenti par M. Johal en 2016 et en 2017.

Il le blâme également pour avoir omis de divulguer les revenus tirés de sa résidence personnelle en 2016 et en 2017.


« Quand le chef d’un parti politique est redevable d’une somme considérable à une personne candidate à la députation de son propre parti, il est dans l’intérêt de la transparence que cette dette soit connue afin que la population le sache. » – David Wake


Le commissaire a aussi insisté sur l’importance pour tous les députés de comprendre la nécessité « d’être fidèles à la réalité dans leur déclaration annuelle d’informations financières à son Bureau ».

« Il est impératif que les députés prennent au sérieux le devoir de divulgation qui leur incombe en vertu de l’article 30 de la Loi. Lorsqu’ils ne le font pas, des conséquences s’imposent », précise-t-il dans son rapport.

La plainte avait été faite par le député du Parti PC, Randy Hillier. M. Hillier avait questionné les finances de M. Brown, notamment les voyages à l’étranger faits par son ancien chef. Le commissaire à l’intégrité n’a pas trouvé de preuves suffisantes pour blâmer M. Brown sur cette question.

Au moment des allégations, Patrick Brown avait qualifié de faux les dires de M. Hillier.

« Cette attaque est une tentative de mettre en doute ma capacité à gérer mes finances personnelles », avait-il dit.

Sur la question de la pénalité, le commissaire à l’intégrité recommande que M. Brown soit réprimandé, même si ce dernier a déjà annoncé qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection. Dans ce contexte, la suite de l’affaire relève de l’Assemblée législative, indique M. Wake.

Patrick Brown réagit

Quelques instants après la publication du rapport, celui qui est maintenant un député indépendant pour la circonscription de Simcoe Nord a réagi sur Twitter.

« J’accepte la réprimande et je m’excuse de ne pas avoir déclaré mon revenu limité et ma deuxième hypothèque », a-t-il écrit sur le média social.

M. Brown s’est dit « heureux de voir que cette histoire était terminée ».

En janvier, Patrick Brown a quitté son poste de chef du Parti PC après que deux femmes l’aient accusé d’inconduites sexuelles. Il a toujours nié ces allégations et a récemment déposé une poursuite pour diffamation contre CTV, le réseau d’information qui a publié l’histoire.


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