Personnalité marquante de la francophonie, Claude Gingras n’est plus

Claude Gingras. Source: beechwoodottawa.ca/


OTTAWA – Bien connu dans la francophonie ottavienne, Claude Gingras est décédé, ce lundi. Le fondateur de la firme Ginsberg, Gingras & Associates a été emporté par un cancer à l’âge de 77 ans. Leader et défenseur de la communauté francophone de l’Ontario, il a indéniablement contribué à sa protection et à sa promotion.

« Nous nous souviendrons de Claude pour sa joie de vivre et son amour du monde : soit en voyageant à l’étranger avec sa famille, ou simplement en buvant un bon verre de Calvados, il était content », écrit sa famille dans un avis de décès publié sur le site web du service funéraire Beechwood. « Il nous manquera pour sa générosité, son optimisme et son enthousiasme; il a toujours su passer un bon moment et surtout comment rendre son entourage heureux. »

Fort de son expérience à la Direction générale des faillites au Gouvernement du Canada, M. Gingras a fondé en 1980 la firme de syndics autorisés en insolvabilité Ginsberg, Gingras & Associates. Il a, en outre, siégé au sein de nombreux organismes comme La Cité collégiale, la fondation de l’Hôpital général d’Ottawa, ou encore la Maison Mathieu-Froment-Savoie.

Engagé pour la culture franco-ontarienne, M. Gingras a aussi été membre du conseil d’administration du Festival franco-ontarien, empêchant l’événement, alors en proie à des problèmes financiers, de faire faillite.

Prix Bernard-Grandmaître en 2013

Président de la Fondation franco-ontarienne durant une vingtaine d’années, il avait quitté l’organisation en 2012, après qu’elle ait accru considérablement son capital, sous son leadership, atteignant près de 3 millions de dollars.

En raison de son impact dans la communauté, ce Gatinois mû par de profondes convictions a reçu plusieurs prix notoires, tels que la Médaille du jubilé de la reine Elizabeth II, en 2002. Élevé au grade de Chevalier de l’Ordre de la Pléiade l’année suivante, il s’est aussi mérité l’Ordre de l’Ontario et l’Ordre d’Ottawa en 2014.

Lauréat du Prix Excelor de la Personnalité de l’année de la Chambre de commerce de Gatineau en 2010, il avait remporté en 2013 le prestigieux Prix Bernard-Grandmaître, qui récompense annuellement l’engagement d’un francophone d’Ottawa dans la communauté. 

Il laisse dans le deuil son épouse Claudette, ses filles Chantal et Caroline, ses frères et sœurs Michel, Ginette et Suzanne, ainsi que ses trois petits-enfants : Olivier, Alexandre et Zoë.

L’hommage à un bâtisseur

« C’est une grande perte pour la francophonie ontarienne », a réagi Linda Savard, présidente d’Axion et ancienne présidente du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO). « Un autre franco qui nous quitte aujourd’hui! Merci mon ami pour tout ce que tu as fait pour appuyer le développement de notre communauté francophone. »

« C’est un pilier de la communauté franco-ontarienne qui nous a quittés », s’est attristé pour sa part Gilles Marchildon, président de la Fondation franco-ontarienne. « Il a indéniablement marqué la Fondation par son passage. Nous récoltons aujourd’hui ce qu’il a semé et continuerons à le faire pour l’avenir. »

« Bien triste nouvelle », a abondé Graham Fox, chercheur en politique publique et directeur principal du Centre canadien pour la mission de l’entreprise. « Parmi ses nombreuses contributions à la communauté franco-ontarienne, c’est grâce au soutien de Claude Gingras que nous avons réussi à relancer le Festival Franco en 2006. »