Plus d’une centaine d’étudiants lorgnent sur un des programmes de l’UOF

Le 9 rue Lower Jarvis, à Toronto. Archives ONFR+

TORONTO – Après un lent départ, l’Université de l’Ontario français (UOF) a franchi la barre des 100 demandes d’admission au cours des derniers jours. 113 candidats ont notifié leur intention de suivre leurs études au sein de l’institution qui ouvrira ses portes pour la première fois en septembre prochain.

Selon les données les plus récentes de l’UOF, 18 % des demandes proviennent d’étudiants inscrits aux écoles secondaires de l’Ontario à hauteur et 82 % découlent d’élèves hors des écoles secondaires de l’Ontario : du Canada ou hors du Canada. La proportion d’étudiants internationaux est bien supérieure à celle des étudiants franco-ontariens.

« Le nombre d’admissions continue de progresser au fil des semaines », fait savoir Élodie Grange, responsable des communications à l’UOF. « Nous poursuivons activement les activités de recrutement dans tous les réseaux francophones et travaillons à l’élargissement de notre offre de programmes universitaires en français qui vise à répondre à des besoins concrets de la communauté francophone et du marché du travail. »

Les professeurs et responsables des quatre pôles : Léandro Vergara-Camus, Paulin Mulatris, Hela Zahar et Stéphane Roche. Source : Twitter UOF

L’université, qui recherche actuellement une conseillère principale, deux agents au recrutement des étudiants et un gestionnaire des installations et de la sécurité du campus, s’est renforcée au cours de l’hiver avec l’arrivée de ses professeurs et responsables des pôles d’études et de recherches, organisés en quatre baccalauréats spécialisés.

Leurs intitulés atypiques – Études des cultures numériques, Études de la pluralité humaine, Études de l’économie sociale et de l’innovation solidaire, Études des environnements urbains – ont été vivement critiqués par les élèves des écoles secondaires au moment de faire leurs choix d’orientation.

Bon nombre ne connaissaient pas leur existence, d’autres ne comprenaient pas leur intérêt dans leur projet professionnel. Aujourd’hui encore, leur contenu et l’approche académique qui les entourent restent obscurs pour la plupart des étudiants de la province à qui ils étaient pourtant adressés en priorité.

Une mise en route chaotique

L’UOF revendique une approche transdisciplinaire et expérientielle, qui serait prisée des employeurs et destinée à mieux comprendre le monde moderne et des enjeux de société complexes, en rupture avec la façon de faire des universités traditionnelles.

Il faut dire que l’approbation ministérielle tardive des programmes a joué contre le plan de communication de l’université, absente des principales foires de recrutement au sein des écoles secondaires franco-ontariennes.

La deuxième tuile est tombée en février dernier avec le brusque départ du recteur André Roy, à seulement sept mois de la première rentrée, et presque autant de temps aux commandes de l’université torontoise.

La rentrée du 7 septembre sera la première de l’histoire de l’UOF. Archives ONFR+

La présidente du conseil de gouvernance, Dyane Adam, avait alors affirmé que ce départ n’avait aucun lien avec la contre-performance de M. Roy qui s’était fixé un objectif à 200 inscrits pour la première cohorte de 2021-22.

Seulement deux étudiants avaient choisi l’UOF en premier choix et 17 autres en deuxième ou troisième choix, selon les statistiques du Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario (OUAC).

Un baccalauréat de plus : en éducation

Depuis, la direction intérim est assurée par le tandem Berthiaume-Dumont. Denis Berthiaume, vice-recteur aux études et à la recherche, et Édith Dumont, vice-rectrice aux partenariats, aux collectivités et aux relations internationales, espèrent encore convaincre d’autres étudiants à rejoindre la cohorte d’ici la rentrée de septembre, prévue le 7 septembre, via diverses opérations séduction en ligne. La prochaine a lieu ce mardi 4 mai.

L’UOF prépare un cinquième baccalauréat, plus terre à terre, en éducation qui permettrait de répondre en partie à la grave pénurie d’enseignants en français que traverse la province. Ce programme additionnel doit être soumis pour approbation à la Commission d’évaluation sur la qualité de l’éducation postsecondaire au cours de l’été, pour une mise en place escomptée en 2022.