Vers une politique sur les services en français en Colombie-Britannique

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VICTORIA – La seule province au Canada à ne pas avoir de politique sur les services en français a annoncé qu’elle allait rectifier le tir. Le ministre des Affaires francophones, Adrian Dix, a dit vendredi que des travaux en ce sens allaient débuter.

« Si elle est adoptée, cette politique assurera une coordination et une orientation à l’échelle du gouvernement en ce qui concerne la prestation de services en français », a lancé le ministre Dix au cours d’une conférence soulignant le Mois de la francophonie.

Pour le moment, le gouvernement assure en être à la phase préliminaire du processus qui nécessitera des consultations avec les différents ministères et organismes francophones de la Colombie-Britannique dans les mois à venir.

« C’est une journée historique pour nous », s’exclame la présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), Lily Crist, en entrevue avec ONFR+.

Le ministre des affaires francophones Adrian Dix en Colombie-Britannique.
Le ministre des Affaires francophones Adrian Dix en Colombie-Britannique. Source : Twitter.

« Notre communauté attendait cela depuis longtemps. C’est juste le commencement évidemment, mais il y a un engagement d’un processus de concertations et de consultations qui commence. »

Mme Crist ne cache pas qu’elle aimerait voir le tout être enchâssé dans la loi d’ici la fin de l’année. « Il y a une grande volonté pour mettre cela en place en 2022… On est dans une situation favorable avec le ministre Dix qui veut travailler avec nous dans ce processus. »

Une demande depuis plusieurs années

Cela faisait depuis 2016 que les Franco-Colombiens avaient entrepris des démarches pour l’aboutissement d’une telle action de la part du gouvernement.

« Ça fait longtemps que ça a été réclamé. Il y a eu des pourparlers qui se sont faits avec le changement de gouvernement en Colombie-Britannique… Récemment, il y avait aussi eu des pourparlers avec le ministre Dix », a souligné la présidente de la FFCB.

Lily Crist est à la tête de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB). Gracieuseté

Pour Lily Crist, les secteurs de la santé et de l’éducation sont deux exemples où le besoin d’une telle politique est criant.

« Une politique assure un minimum de services en français et donne un cadran et des pistes pour répondre aux besoins de nos communautés. Quand on n’a pas de politique en services en français, nos communautés le perçoivent dans la vie de tous les jours. »

« Nous sommes à un moment décisif » – Lily Crist, présidente de la FFCB

Elle n’hésite pas à pointer vers la réforme des langues officielles au fédéral pour expliquer la décision du gouvernement de John Horgan.

« 2022 est une année extraordinaire. Nous sommes arrivés à un moment historique dans notre histoire comme francophones en Colombie-Britannique. Là, ça s’accélère, car nous sommes à un moment décisif. »

Le commissaire aux langues officielles Raymond Théberge a salué sur Twitter l’annonce faite par la province.

« En se donnant le mandat d’élaborer une politique pour appuyer le développement des services en français dans la province, le gouvernement démontre concrètement son engagement à favoriser l’épanouissement des francophones en Colombie-Britannique. »

La dernière province à avoir bougé dans ce sens est l’Alberta en 2017 sous le gouvernement néo-démocrate Rachel Notley ainsi que le Manitoba en 2016 lequel avait voté l’adoption d’une loi sur les services en français.